Egypte : deux ans de prison pour trois journalistes
Le président du syndicat de la presse égyptienne et deux de ses collaborateurs ont été condamnés samedi 19 octobre 2016 à deux ans de prison chacun pour avoir abrité deux reporters, des «hommes recherchés par la justice». Yehya Kallache, le secrétaire général du syndicat Gamal Abdelrahim et le chef de sa commission des libertés Khaled Elbalshy étaient jugés depuis juin.
Le 1er mai, des policiers avaient forcé l'entrée du bâtiment du syndicat des journalistes pour y arrêter deux reporters, Amro Badr et Mahmoud Saqqa (lien en arabe), accusés notamment d' «incitation à manifester». Une loi interdit en Egypte depuis novembre 2013 tout rassemblement non autorisé par le ministère de l'Intérieur.
البلشي: أتمنى أن يتم التعامل مع حكم "الحبس" في إطاره وألا يلهينا عن قضايا "الصحفيين" الرئيسية https://t.co/eOfoWBnL8R
— الأهرام AlAhram (@AlAhram) November 19, 2016
«Pour commencer, l'affaire n'aurait jamais dû arriver devant la justice. Cette décision est politique (...) Cela n'a rien à voir avec le droit ni avec la justice», s’indigne l'avocat Gamal Eïd, membre du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme.
Depuis son élection, le président égyptien nourrit des relations conflictuelles avec les médias, étrangers et nationaux. Au lendemain de l'assassinat le 29 juin 2015 du procureur général Hicham Barakat dans un attentat spectaculaire au Caire, Abdel Fattah al-Sissi avait promis une législation plus dure «pour lutter contre le terrorisme». Le dispositif vise depuis aussi bien l’opposition que les médias. Le président du syndicat Yehya Kallache avait vivement protesté et dénoncé un régime «en guerre contre le journalisme».
(collecte symbolique pour réunir la caution)
#رصد | بعد الحكم عليه بسنتين و10 آلاف جنيه لوقف التنفيذ.. صحفيون يشاركون رمزيا في جمع مبلغ كفالة النقيب "يحيى قلاش" بالعملات المعدنية. pic.twitter.com/KAcWmXoYjo
— شبكة رصد (@RassdNewsN) November 19, 2016
Les réseaux sociaux égyptiens sont en ébullition. Les journalistes n’ont pas été emprisonnés. Le tribunal a fixé une caution de 10.000 livres égyptiennes (580 euros) chacun, leur permettant de rester en liberté.
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