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Egypte : deux ans de prison pour trois journalistes

Le secrétaire général et deux autres membres de la direction du syndicat égyptien des journalistes ont été condamnés à deux ans de prison pour avoir hébergé des collègues recherchés pour «de fausses informations».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (MOHAMED EL-SHAHED / AFP)

Le président du syndicat de la presse égyptienne et deux de ses collaborateurs ont été condamnés samedi 19 octobre 2016 à deux ans de prison chacun pour avoir abrité deux reporters, des «hommes recherchés par la justice». Yehya Kallache, le secrétaire général du syndicat Gamal Abdelrahim et le chef de sa commission des libertés Khaled Elbalshy étaient jugés depuis juin.
 
Le 1er mai, des policiers avaient forcé l'entrée du bâtiment du syndicat des journalistes pour y arrêter deux reporters, Amro Badr et Mahmoud Saqqa (lien en arabe), accusés notamment d' «incitation à manifester». Une loi interdit en Egypte  depuis novembre 2013 tout rassemblement non autorisé par le ministère de l'Intérieur.

 
«Pour commencer, l'affaire n'aurait jamais dû arriver devant la justice. Cette décision est politique (...) Cela n'a rien à voir avec le droit ni avec la justice», s’indigne l'avocat Gamal Eïd, membre du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme.
 
Depuis son élection, le président égyptien nourrit des relations conflictuelles avec les médias, étrangers et nationaux. Au lendemain de l'assassinat le 29 juin 2015 du procureur général Hicham Barakat dans un attentat spectaculaire au Caire, Abdel Fattah al-Sissi avait promis une législation plus dure «pour lutter contre le terrorisme». Le dispositif vise depuis aussi bien l’opposition que les médias. Le président du syndicat Yehya Kallache avait vivement protesté et dénoncé  un régime «en guerre contre le journalisme».
 
(collecte symbolique pour réunir la caution)


Les réseaux sociaux égyptiens sont en ébullition. Les journalistes n’ont pas été emprisonnés. Le tribunal a fixé une caution de 10.000 livres égyptiennes  (580 euros) chacun, leur permettant de rester en liberté. 

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