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Egypte : la loi controversée pour la liberté de la presse adoptée

Une nouvelle loi antiterroriste a été adoptée en Egypte dimanche. Elle fournit des protections juridiques aux forces de l’ordre en cas de bavure et restreint la liberté de la presse.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Les journalistes encourent jusqu'à 58.000 euros d'amendes en cas de diffusion de "fausses" informations © Reuters-Sharif Karim)

Le président égyptien Abdel Fatah el-Sissi a ratifié une nouvelle loi anti-terroriste dimanche, la troisième depuis qu’il est en place. Le président Sissi soucieux de paraître actif face au terrorisme, présentait cet arsenal législatif comme une arme supplémentaire pour lutter contre le terrorisme. Mais selon les ONG, elle protège abusivement la police et l’armée et permet de cibler les opposants.

Créer ou diriger une organisation terroriste est désormais passible de la peine de mort. Elle fournit un bouclier juridique aux policiers et aux militaires contre des éventuelles poursuites liées à l'obligation d'un usage proportionné de la force "dans l'exercice de leur mission".

 

La loi restreint considérablement la liberté de la presse, déjà mise à mal en Egypte. Les journalistes encourront une amende s'ils contredisent la version des autorités au sujet d'une attaque terroriste. Elle peut aller de 23.000 à 58.000 euros pour toute publication d’informations « fausses » sur des attentats ou des opérations contre des combattants islamistes. Pour les détracteurs de la loi, cette mesure pourrait entraîner la fermeture des petits journaux et dissuader les autres de travailler de manière indépendante. Pour qu’un journaliste soit condamné, la justice doit prouver qu’il allait publier de fausses informations.

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