Egypte : le président veut continuer sa "guerre contre le terrorisme religieux"

Cette conférence de presse de la présidence égyptienne s'est déroulée en anglais, puis en arabe : l'objectif était clairement de s'adresser à la communauté internationale. 

Le porte-parole du président, Mostafa Hegazy, a voulu faire passer  plusieurs messages à ses homologues occidentaux. 

"Les Egyptiens ne sont pas divisés, les Frères Musulmans sont des terroristes"

Parmi ces messages, la volonté de marginaliser les Frères Musulmans en tant que force politique. Le porte-parole a insisté sur l'idée que les Egyptiens n'étaient pas divisés, et que la situation actuelle en Egypte n'était pas "une division entre deux forces politiques, mais bien une guerre contre un fascisme religieux et théologique. C'est inacceptable d'appeler cela des divisions politiques". 

"Cette guerre va s'achever, et nous allons l'achever non seulement avec des mesures de sécurité, mais en nous servant de la loi et des droits de l'Homme " (Mostafa Hegazy)

Une partie de la conférence de presse est disponible sur le site de la chaine quatarie Al-Jazeera. Il y décrit l'opposition entre l'armée et les manifestants pro-Morsi comme une "guerre contre les forces de l'extremisme ". Ces derniers sont qualifiés de "fascistes " : il auraient "pris la rue pour nous priver de nos droits communs ", a-t-il déclaré. 

Il a toutefois expliqué que tous les partisans des Frères Musulmans souhaitant rejeter la violence et souhaitant participer au processus de transition politique "étaient les bienvenus ". 

Une critique du traitement médiatique international

Mostafa Hegazy a également critiqué le traitement médiatique international de la situation en Egype. Il a demandé pourquoi les médias internationaux ne parlaient pas plus des attaques sur les églises ou les meurtres et mutilations sur des policiers. Il a également accusé certains médias occidentaux d'être pro-Frères musulmans. 

Il a également dénoncé l'ingérence des acteurs internationaux, qui "ne souhaitent pas que l'on en finisse avec la volonté égyptienne d'enterrer le fascisme religieux ". Pour justifier ses propos, il a fait référence aux banderoles d'Al-Qaida présentes au sein des regroupements des partisans des Frères Musulmans. 

La dissolution des Frères Musulmans envisagée

Le gouvernement égyptien envisagerait de dissoudre les Frères musulmans, force politique la plus importante du pays. C'est ce qu'a indiqué le premier ministre de transition égyptien, Hazem El-Beblaoui. "La question est actuellement à l'étude ", a fait savoir un porte-parole du gouvernement ce samedi.

Hazem El-Beblaoui aurait soumis cette proposition au ministre des affaires sociales, dont relève l'encadrement des activités des organisations non-gouvernementales.