Egypte : manifestation géante au Caire, des heurts entre pro et anti-Morsi font cinq morts à Alexandrie
Trois semaines après la destitution de Mohamed Morsi, l'Egypte continue d'être divisée entre les partisans du président déchu et ceux qui soutiennent l'armée qui l'a renversé au début du mois.
Des manifestations ont lieu ce vendredi dans plusieurs villes d'Egypte, et cinq personnes ont été tuées à Alexandrie, dans le nord-ouest du pays, la deuxième ville du pays. Selon les témoignages recueillis sur place, quatre des victimes ont été atteintes par balles, selon plusieurs médias sur place, et la dernière a été poignardée.
Des affrontements à coups de
pierres avaient déjà éclaté vendredi en début d'après-midi dans le quartier populaire de Choubra au Caire, lors
d'une opposition entre partisans des deux camps. Sept manifestants ont également été blessés à Damiette, dans le delta du Nil.
L'armée a appellé les anti-Morsi à manifester
A l'appel du chef d'état-major de l'armée, le général Abdel
Fattah al Sissi, des milliers de manifestants se sont rassemblés
dans de nombreuses villes vendredi, jour de la grande prière
hebdomadaire.
Les militaires ont fait savoir que cette journée serait un
tournant dans leur épreuve de force avec les partisans de
Mohamed Morsi.
Place Tahrir au caire, nombreux étaient les manifestants à brandir le portrait du général, considéré par beaucoup comme le symbole de la lutte contre le terrorisme qu'incarnent selon eux les Frères musulmans.
De son côté la confrérie égyptienne, qui maintient depuis un mois ses partisans
mobilisés dans la rue pour exiger la réintégration de leur chef,
a également lancé pour ce jour, baptisé "journée visant à
abattre le putsch ", un mot d'ordre de contre-manifestations à
travers le pays.
Les autorités ont renforcé la sécurité dans la capitale et à travers le reste du pays pour cette journée à hauts risques, alors que les violences liées aux troubles politiques ont déjà fait plus de 200 morts depuis un mois.
Les Frères musulmans continuent de s'opposer à l'armée
Ces manifestations surviennent dans un contexte extrêmement tendu. Vendredi, un tribunal du Caire a placé Mohamed Morsi en détention pour une durée maximale de 15 jours, l'accusant d'avoir été en contact avec le Hamas palestinien lors d'attaques contre la police, et de s'être évadé d'une prison en 2011, sous l'ère Moubarak.
La veille, l'armée a lancé un ultimatum aux Frères musulmans, leur donnant 48 heures pour rejoindre le processus de réconciliation politique. La confrérie égyptienne refuse pour le moment toute collaboration. Elle dénonce sans relâche le "coup d'Etat " par lequel l'armée a
déposé le premier président démocratiquement élu d'Egypte.
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