Cet article date de plus de dix ans.

Egypte : trois journalistes condamnés à sept et dix ans de prison

La justice égyptienne a condamné ce lundi trois journalistes de la chaîne Al-Jazeera à des peines allant de sept à dix ans de prison pour soutien aux islamistes. Un verdict qui a créé une vague d'indignation à travers le monde.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les trois journalistes d'Al-Jazeera dans le box des accusés ce lundi au Caire © Maxppp)

Les trois journalistes condamnés ce lundi étaient poursuivis pour avoir publié de fausses informations de nature à saper l'intérêt national et d'avoir fourni de l'argent, du matériel et des informations à des 17 membres présumés des Frères musulmans. Ils avaient été arrêtés le 29 décembre dans une chambre d'hôtel du Caire alors qu'ils travaillaient sans l'accréditation obligatoire pour tous les médias en Egypte.

Après avoir passé 177 jours en détention provisoire, l'Australien Peter Greste, installé au Kenya, et le Canado-Egyptien Mohamed Fahmy, chef du bureau d'Al-Jazeera en anglais au Caire, ont donc été condamnés à sept ans de prison. Leur collègue égyptien Baher Mohamed a écopé d'une peine de dix ans. Trois autres journalistes étrangers, deux Britanniques et une Néerlandaise, ont été condamnés à la même peine par contumace.

Ce verdict a entraîné une vague de protestation à travers le monde. De nombreux messages de soutien ont été postés par des journalistes sur Twitter sous le mot-clé "Le journalisme n'est pas un crime ". 

Plusieurs chancelleries ont également condamné cette décision. "A l'évidence, la condamnation prononcée aujourd'hui est à la fois glaçante et d'une extrême sévérité ", a par exemple réagi John Kerry depuis Bagdad. De Washington, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a appelé "le gouvernement égyptien à gracier ou commuer les peines des journalistes afin qu'elles soient libérées immédiatement."  De son côté, l'Australie s'est dite "consternée" alors que les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont convoqué les ambassadeurs d'Egypte.

 

La défense des journalistes a dénoncé un verdict "politique ". L'Egypte considère Al-Jazeera comme le porte-parole du Qatar, qui dénonce ouvertement la répression des pro-Morsi. Depuis l'arrivée au pouvoir du général Sissi en juillet dernier, les soldats et policiers auraient tué plus de 1.400 supporters de l'ancien président et arrêté plus de 15.000 personnes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.