Election présidentielle au Sénégal, dans un climat tendu
C’est un scrutin sous tension qui s’ouvre ce dimanche matin. Un
premier tour d’élection présidentielle au Sénégal marqué par des violences lors
de la campagne électorale. Les manifestations ont fait entre six et 15
morts en un mois. L’opposition, réunie sous la bannière du Mouvement du 23 juin
(M23), conteste au président sortant Abdoulaye Wade le droit de se présenter à
un troisième mandat. Wade a lui-même amendé la constitution pour pouvoir le
faire.
Samedi la communauté internationale a appelé tous les responsables politiques à
encourager la participation aux élections sans violence. Un appel pas forcement
entendu puisque, au contraire, les discours guerriers se sont succédé ces
derniers jours. Abdoulaye Wade a ainsi demandé à ses jeunes partisans de "protéger" ses bulletins pour que l’opposition ne puisse pas "saboter le
scrutin" .
L’opposition de son côté a proposé l’organisation d’une
nouvelle élection, sans le président sortant, dans un délai de six à neuf mois.
Une forme de réponse à la feuille de route présentée par l’ex-président
nigérian Olusegun Obasanjo. Le chef de la mission d’observation de l’Union
africaine veut qu’Abdoulaye Wade quitte le pouvoir dans deux ans en cas de réélection.
Plus de cinq millions d’électeurs sont donc appelés aux
urnes entre 8h et 18h. Samedi encore des milliers de personnes ont fait la
queue dans le pays pour récupérer leur carte d’électeur. Il en restait 470.000
à distribuer, 9% des électeurs inscrits.
Comment vit-on ce scrutin en dehors de la capitale ? Entre peur et incompréhension comme le montre ce reportage à Senghé, qui ne compte que 3.000 habitants. Ici, le quotidien ** est occupé essentiellement par les récoltes. Quand il pleut. Quand la terre veut bien nourrir ses hommes.
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