Elections en Turquie : le quitte ou double pour le président Erdogan
Recep Tayyip Erdogan a fait de cette élection législative un référendum sur sa personne. Il voudrait renforcer les pouvoirs du président, aujourd’hui largement honorifiques, et pour cela il a besoin que son parti, l’AKP (Parti de la justice et du développement), obtienne une majorité des deux tiers au parlement, qui compte 550 sièges. Si les islamo-conservateurs obtiennent 330 sièges, Erdogan pourra alors organiser un référendum mais en-deçà il pourrait dire adieu à son projet d’hyperprésidence.
L’AKP a remporté haut la main toutes les élections depuis 2002 mais aujourd’hui il y a une forme d’usure du pouvoir. La situation économique se dégrade et surtout les sondages montrent que les Turcs dans leur grande majorité ne sont pas favorables au renforcement des pouvoirs présidentiels.
L’AKP devrait rester, à l’issue de ce scrutin, la première force politique de Turquie mais deux partis pourraient empêcher les islamo-conservateurs d’obtenir le nombre de sièges suffisants pour voter le projet constitutionnel du président Erdogan. Il s’agit du parti laïc, le CHP (Parti républicain du peuple), donné entre 26% et 28% dans les sondages, et du parti kurde, le HDP (Parti démocratique du peuple), crédité de plus de 10% et qui pourrait lui entrer pour la première fois de son histoire au parlement.
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