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"Personne n'a envie de tuer des moulins..." : le sort des moulins à eau embrase les débats à l'Assemblée nationale

Les députés ont adopté mercredi un amendement à la Loi Climat qui vise à limiter les destructions de ses moulins, accusés, à tort pour les uns, à raison pour les autres, de tuer les poissons.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le moulin à eau de la maison-musée du chanteur Claude François, à Dannemois, au sud de Paris (illustration). (GERARD JULIEN / AFP)

Les moulins à eau se sont retrouvés au cœur d’un débat passionné, mercredi 7 avril, à l’Assemblée nationale. Faute de sauver le climat pour l’instant, vu que les discussions avancent très lentement, les députés qui examinent la Loi Climat viennent de sauver les moulins à eau, en adoptant un amendement qui vise à limiter les destructions de ses moulins, accusés de tuer les poissons. Le débat a été passionné et contrairement au climat, les moulins à eau ont créé un quasi consensus dans les groupes parlementaires.

Un texte à effet "rouleau compresseur"

Le nœud du problème est que les moulins à eau doivent, sur certains cours d'eau, laisser passer les poissons et les sédiments : c'est ce qu'on appelle la continuité écologique, qui découle de la loi sur l'eau. Certains députés, y compris dans la majorité, dénoncent l'effet rouleau compresseur du texte avec, en sus, parfois des destructions de moulins.

"Il est grand temps de mettre un terme à cette politique de destruction qui a dévoyé la lettre et l'esprit de nos lois au profit d'une doctrine radicale et participant à la destruction d'un patrimoine ancien."

Stéphanie Kerbarh, députée LREM

à franceinfo

"Les données historiques prouvent que ce patrimoine n'est en rien responsable des désastres écologiques que connaissent nos cours d'eau", poursuit la députée avec ferveur.

Presque tous les groupes participent à cette opération sauvetage. Ils entendent rectifier la politique de l'Agence de l'eau qui, dans cette affaire de continuité écologique, a instauré une prime à la destruction. Pour Barbara Pompili, cette prime ne mérite pas une heure et demie de débat.

Des problèmes "ponctuels"

"Personne n'a envie de tuer des moulins, assure la ministre de la Transition écologique devant l'hémicycle. Je trouve qu'il y a une passion sur ce sujet qui me paraît un petit peu excessive au regard de ce qui est fait. Les problèmes se posent de manière très ponctuelle et peuvent être réglés à partir du moment où l'on se met autour de la table."

Derrière le soutien des quelque 20 000 propriétaires de moulins à eau se cache aussi le débat sur la façon de concilier biodiversité, patrimoine et production, puisque les petits moulins à eau produisent 1% de l'électricité dans le pays.

Le sort des moulins à eau devant l'Assemblée nationale : reportage d'Etienne Monin
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