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Pollution lumineuse : un cinquième site de "réserve de ciel étoilé", pour admirer la Voie Lactée mais aussi pour préserver la biodiversité

Les représentants de "réserves de ciel étoilé" sont réunis jusqu'à vendredi 29 septembre, au Pic du Midi, dans les Hautes-Pyrénées. L'objectif de ce congrès est de développer le concept de ces réserves, notamment pour sauvegarder les animaux de la pollution lumineuse.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Lorsqu'il y a de la pollution lumineuse, ce sont des habitats favorables qui deviennent inaccessibles pour certains animaux. (CELINECHAMIOT / 500PX / Getty Images/500px)

Des espaces, où tout est fait pour rendre la nuit plus sombre, peuvent obtenir le label des Réserves Internationales de Ciel Étoilé (RICE). Cette expression a vu le jour en Amérique du Nord, avec une première expérience au Canada. Aujourd'hui on compte en France cinq sites ainsi référencés par l'Association internationale Dark Sky, qui ont réussi à se protéger de la pollution lumineuse.

Si les lampadaires nous sont bien utiles la nuit, Mélina Roth, directrice du parc national des Pyrénées rappelle qu'ils sont malheureusement nocifs pour d'autres espèces : "Nous avons l'exemple des chauve-souris, qui peuvent, pour certaines espèces, être complètement freinées dans leur déplacement et leur capacité à se nourrir. Lorsqu'il y a de la pollution lumineuse, ce sont des habitats qui leur sont peut-être favorables en termes de gîte et de nourriture, mais qui leur sont inaccessibles du fait de l'éclairage."

Des effets immédiats dans un sens comme dans l'autre

Ces perturbations de lumière nocturne peuvent concerner également les oiseaux, les insectes et certains mammifères. Mais tout n'est pas sans espoir, explique Mélina Roth : "Ce que nous savons, c'est que lorsqu'on éteint ou qu'on réduit la pollution lumineuse, l'effet est immédiat. À ce moment-là, les différentes espèces concernées vont pouvoir se réapproprier cet habitat qui leur était devenu inaccessible."

En France, les précurseurs de ces zones sont les 250 communes aux alentours du Pic du Midi. Le premier site labellisé Réserve Internationale de Ciel Étoilé y fut référencé en 2013. Nicolas Bourgeois, directeur adjoint du Pic du Midi, raconte : "Le premier travail a été de resensibliser l'opinion publique, les habitants et les élus au fait que la pollution lumineuse existait, qu'elle était un réel enjeu. Ensuite ce fut un enjeu technique, avec de gros investissements, pour diminuer la pollution lumineuse sur des milliers de points lumineux, de lampadaires, dans le périmètre de la réserve de ciel étoilé."

"Des accès rares pour les Occidentaux"

Après le Pic du Midi, quatre autres sites ont été labellisés RICE : le parc des Cévénnes, ceux des Millevaches, du Mercantour et tout récemment, la semaine passée, le parc du Vercors : "Aujourd'hui une réserve, c'est vraiment un écrin de ciel étoilé."

"Ça fait partie de ces zones en Europe et dans le monde, qui sont devenus très rares, notamment pour les Occidentaux, où on a accès à la Voie Lactée et à une nuit préservée."

Nicolas Bourgeois, directeur du Pic du Midi

à franceinfo

Il ajoute ques les habitants des villes, hommes et animaux pourraient aussi être concernés : "Les mesures qui sont prises dans les réserves de ciel étoilé peuvent forcément se décliner dans les villes." C'est tout le but du congrès organisé au Pic du Midi : permettre de multiplier le nombre de ces résrerves.

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