Un nouveau lâcher de bouquetins dans les Pyrénées ariégeoises : "Ils sont partis bien tranquillement et ils ont l'air en forme"
Depuis sept ans, ces bouquetins font l’objet d’un programme de réintroduction financé par l’Union européenne. Et à la différence de l'ours, ce lâcher ne fait que des heureux.
Les dix bouquetins, sept femelles et trois mâles étaient un peu endormis dans leur boxe du camion espagnol. Vendredi 16 octobre, le parc naturel des Pyrénées ariégeoises a procédé à un nouveau lâcher de ces petits boucs avaient disparu du paysage ariégeois il y a un siècle... Depuis maintenant sept ans, l'Union européenne finance un programme de réintroduction qui, contrairement à celle de l'ours, ne suscite que des réactions positives. Sortis un par un, les bouquetins ont aussitôt disparu dans la montagne ariégeoise, pour le plus grand plaisir de Julien Canet, qui est chargé du programme de réintroduction de ces bêtes au parc national des Pyrénées.
"Il y a beaucoup de stress pour les animaux"
"C'est une délivrance parce que ça s'est super bien déroulé !, indique-t-il. Ils sont partis bien tranquillement et ils ont l'air en forme. Il y a beaucoup de stress pour les animaux et il faut se mettre à la place des bouquetins : ils ont passé quinze jours en quarantaine, ils ont fait dix heures de camion et arrivent sur un secteur qu'ils ne connaissent pas..."
"L'avantage de les lâcher un par un comme ça, poursuit Julien Canet, c'est qu'ils se suivent plus ou moins et prennent plus ou moins chacun leur trace et cela les rassure. Petit à petit, l'idée c'est qu'ils montent et qu'ils rejoignent les autres. Mais je ne m'inquiète pas, ça va le faire !"
Jean-Louis Fernandez est président de la Fédération des chasseurs de montagne. Selon lui, le bouquetin, qui avait disparu en Ariège en 1910, car trop chassé, revient notamment grâce au travail des chasseurs. En somme, un paradoxe. "On compte les naissances au cours de nos randonnées, l'été, au cours de nos balades aux champignons, explique Jean-Louis Fernandez. On note quand on en voit un, on fait une cartographie de ce qu'il devient. C'est un animal qui a un rayon d'action assez important, notamment l'été où il passe de l'autre côté des Pyrénées en suivant les crêtes, puis ils reviennent ici."
Ils sont souvent sur des parois rocheuses où ils se nourrissent de lichen l'hiver. On est parfois admiratifs des endroits où ils passent car aucune autre espèce n'y passe. On dirait qu'ils ont des crampons sous les sabots !
Jean-Louis Fernandezà franceinfo
Le bouquetin fait partie du paysage ariégeois depuis longtemps. "Dans la grotte de Niaux, pas très loin d'ici, qui 14 000 ans, des bouquetins ont été peints sur la roche, précise Chantal Mauchet, préfète de l'Ariège. C'est une espèce qui était là il y a très, très, très longtemps..." Notons qu'il n'y a pas d'ours mal léché pour cette réintroduction de bouquetins qui rassemble tous les suffrages ariégeois
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