: Vidéo En Australie, un projet minier controversé est le fruit d'une bataille politique
Un projet de mine géante à côté de la Grande barrière de corail, validé par le gouvernement australien est fortement dénoncé par les écologistes et divise la population australienne.
Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, des journalistes arrêtés et une bataille politique qui dure depuis plus de 10 ans. En cause : un projet minier. Situé au nord du pays, dans l'État du Queensland, le projet minier de Carmichael devrait être l'une des plus grandes mines de charbon au monde.
Avec 27,5 millions de tonnes de charbon par an, le directeur de l'entreprise Adani, propriétaire de la mine, prévoit la création de 1500 emplois directs et 6750 emplois indirects. Un argument de taille dans un État où le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
Le 13 juin 2019, un accord de principe a été donné par l'État du Queensland. Cette décision intervient quelques semaines après la victoire des "conservateurs", aux élections législatives face aux "travaillistes", plus sensibles aux thématiques environnementales. Mais pour les opposants au projet, cette mine, financée en partie par de l'argent public, ne serait pas viable économiquement et très néfaste pour l'environnement.
Une menace pour l'environnement
Dans le bassin de Galilée où la mine doit être construite, vivent plusieurs espèces dont les populations sont en déclin, comme le diamant à bavette. De plus, 297 milliards de litres d'eau devaient être extraits des cours d'eau et des autres réservoirs voisins, ce qui aurait entraîné une baisse du niveau des nappes phréatiques.
S'ajoutent à cela, les émissions de CO2 dues à l'activité minière inquiètent. Selon une étude d'impact de 2013, la première version du projet minier devait émettre 200 millions de tonnes de CO2 durant les 60 années d'exploitation, en sachant que ce chiffre ne prend pas en compte les émissions des centrales électriques thermiques indiennes que ce charbon doit alimenter. Même si la production a été revue à la baisse, pour les militants, ce projet entre toujours en contraction avec les engagements de l'Australie pris lors de la COP21 à Paris.
Enfin, cette usine pourrait faire augmenter de 10 à 20 % les exportations australiennes de charbon et les émissions liées à cette exploitation pourraient menacer l'un des joyaux de l'Australie : la Grande Barrière de Corail.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.