COP27 : un nouveau mécanisme pour renforcer la "préservation" des forêts en discussion
Les chefs d’État et délégués discutent à la COP27 pour savoir comment valoriser les forêts et éviter qu'elles soient détruites pour l'exploitation de ressources lucratives notamment minières.
Au côté des États-Unis et de la Chine, la France propose de renforcer la "préservation" des forêts. L'appellation est un peu austère mais le sujet est important si on veut mettre toutes les chances de notre côté pour limiter le réchauffement climatique, au centre des discussions de la COP27 qui a débuté lundi 7 novembre. L'idée est de créer un nouveau mécanisme qui permette de dégager des fonds pour la "préservation" et pas seulement pour la "valeur carbone" des forêts.
Pour comprendre l'intérêt de ce nouveau mécanisme, il faut approcher ceux qui sont engagés dans la préservation de leur forêt. Dany Pokem anime une structure de coopération dans le bassin du Congo, le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC). Une forêt essentielle. "Les forêts d'Afrique centrale et du Congo sont actuellement le premier poumon vert du monde, indique-t-il, parce que le bilan carbone net positif est de 600 millions de tonnes" Cette forêt de 300 millions d'hectares est gérée par 11 pays rassemblés dans la Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac). Mais elle manque de soutien financier, explique Dany Pokem, alors qu'elle est un important puit de carbone : "Les pays d'Afrique centrale ce sont engagés à travers la déclaration de la Comifac pour la préservation de ces forêts. Mais, il faudrait qu'en contrepartie, un bon pourcentage du budget climat et biodiversité mondiale revienne à ces pays. Si rien n'est fait, ces pays pourront convertir ces forêts en d'autres utilisations qui auront des effets négatif sur le climat."
Donner de la valeur au potentiel de biodiversité des forêts
Si la forêt n'a pas suffisamment de valeur, le risque c'est qu'elle soit remplacée par des projets miniers ou agricoles pour le cacao, ou le soja. D'où l'idée de lui donner une valeur, un statut, liée à son potentiel d'absorption et surtout de biodiversité.
Il existe déjà un mécanisme qui permet de rétribuer l'augmentation des surfaces en fonction de l'impact carbone. Le partenariat permet d'élargir ce soutien, estime Pierre Cannet, directeur du plaidoyer pour le WWF : "Quand on a un espace forestier primaire qui est mis en place par exemple au Gabon aujourd'hui, il n'est pas forcément concerné par des financements internationaux."
"On a des crédits carbone qui sont mis en place mais on n'a pas de crédits biodiversité. Comment favoriser et rediriger des flux financiers, y compris par des opérateurs privés, pour s'assurer que ces espaces riches en biodiversité soit protégés ?"
Pierre Cannet, WWFà franceinfo
Le partenariat de la conservation devrait aussi concerner les tourbières et les mangroves. La Colombie, le Gabon et les Philippines sont sur les rangs pour les premiers contrats. Un sommet sera consacré à cette question en mars 2023 dans la capitale du Gabon. D'après le WWF, en un peu moins de vingt ans, les forêts ont absorbé presque 20% du CO2 que nous avons relâché.
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