COP28 à Dubaï : l'accord final adopté en l'absence des Etats insulaires, qui se disent "déconcertés" et critiquent le texte
Le coup de maillet est tombé dans la confusion. Au moment où le président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber, actait la signature d'un texte final sur le bilan de l'accord de Paris, mercredi 13 décembre, "l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis) n'était pas dans la salle", a annoncé Anne Rasmussen, représentante des Samoa et présidente de l'organisation. "Nous étions en train de travailler dur pour coordonner les 39 pays qui sont affectés de manière disproportionnée par le changement climatique", a-t-elle justifié.
Le président de la COP28 n'avait plus de temps à perdre. "Je n'entends aucune objection ? C'est décidé", a-t-il déclaré à 11h15 (8h15 dans l'Hexagone), déclenchant les applaudissements de la salle, où les délégués, réunis depuis le 30 novembre, venaient à peine de s'asseoir. Après d'intenses négociations qui ont prolongé la conférence de vingt-quatre heures, il n'a fallu que cinq minutes à Sultan al-Jaber pour adopter le texte final invitant les pays signataires à abandonner progressivement les énergies fossiles.
Nous ne voulions pas interrompre l'ovation lorsque nous sommes entrés dans la salle, mais nous sommes déconcertés.
Anne Rasmussen, présidente de l'Aosisà la COP28
Emue, la représentante des Samoa a lu le discours qu'elle espérait avoir le temps de livrer avant l'adoption du texte. Citant plusieurs paragraphes de l'accord, elle a déclaré redouter, sur certains points, "un retour en arrière". "Nous sommes arrivés à la conclusion que le changement de cap dont nous avons besoin n'est pas assuré. (...) Il n'est pas suffisant de faire référence à la science pour ensuite ignorer ce que la science nous dit de faire", a-t-elle poursuivi.
"Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo, mais c'est d'un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin", a encore regretté Anne Rasmussen, applaudie longuement par de nombreux délégués présents.
Malgré son "mécontentement" vis-à-vis du document adopté, l'Alliance des Etats insulaires n'a cependant "pas contesté l'adoption du texte, ni sa légitimité". L'assentiment de ces pays est "un élément crucial pour la stabilité politique de l'accord", observe le journaliste du Guardian Patrick Greenfield.
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