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La COP27 à mi-parcours : peu d'avancées et trop de lobbyistes, selon des ONG de défense de l'environnement

L'un des principaux enjeux de cette COP27, la question de la solidarité climatique, crée le désaccord. Une semaine avant la fin de la convention, les négociations ont du mal à progresser.  

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des militants pour le climat manifestent pour réclamer la justice climatique lors du sommet climatique à COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 12 novembre 2022. (KHALED ELFIQI /  MAXPPP)

La COP27, à Charm el-Cheikh en Égypte, s'achève le 18 novembre. Jusqu'à présent les annonces concernent essentiellement des fonds débloqués par les États-Unis, l'Allemagne et l'Union européenne et le sujet de la solidarité climatique peine à avancer.

Aussi, à cette heure, n'y constate-t-on qu'un seul consensus : l'idée qu'il faut avancer sur le sujet. La justice climatique est bien à l'agenda, mais d'après les négociateurs et les observateurs, il est difficile de se mettre d'accord sur les modalités. 

Peu d'avancées concrètes sur la justice climatique

Les pays riches ont d'abord exclu la notion de compensation et de recours juridique. Et ils semblent vouloir prendre du temps pour évaluer et définir le cadre avant d'envisager un fonds financier alors que les pays vulnérables veulent faire l'inverse. "Le meilleur signal que l'on peut donner sur le sujet, souligne Alpha Oumar Kaloga,  porte-parole du groupe africain sur la solidarité climatique,  c'est d'abord que tous les pays reconnaissent les préjudices non seulement dans les pays en développement mais aussi dans les pays développés, et que l'on crée un fonds." 

Il estime que les modalités pourront être décidées plus tard. "Déjà savoir qu'il y a aura une réponse sur la Convention, poursuit-il, cela va rassurer toutes les communautés, surtout les plus vulnérables : les pays endettés, qui ont des incidences en termes de pourcentage de PIB à cause des impacts résiduels du changement climatique." 

Le poids des lobbyistes

Concernant les autres sujets, les choses ont l'air figé. Il n'y a pas eu d'amélioration sur l'ambition climatique, aucune constitution de grande coalition afin de créer une dynamique. Pas de véritable avancée sur le sujet des énergies fossiles qui sont pourtant ciblées depuis le début de la COP27 par la société civile. 
"On se fait plus entendre, mais malheureusement les lobbys des énergies fossiles aussi se font beaucoup plus entendre, déplore Fanny Petitbon, responsable plaidoyer de l'ONG Care France. Ils ont un poids dans ces négociations."  "Malheureusement on voit qu'il y a encore beaucoup trop d'événements sur le gaz 'propre' : à l'image des Émirats Arabes Unis qui disent que leur gaz et leur pétrole sont les plus 'clean'", ajoute-t-elle. 

"On est encore dans une COP où on parle encore d'énergies du passé. Et malheureusement les lobbyistes ont encore pignon sur rue ici."

Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer / Care France

à franceinfo

Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat à Greenpeace, les lobbyistes "sont là pour polluer les discussions, pour faire dérailler les négociations et pour promouvoir les problèmes à la place des solutions". "Les entreprises 'fossiles' devraient être au menu, conclut-il, et elles se retrouvent assises à la table. C'est extrêmement problématique."

D’après l’Agence internationale de l'énergie, il faut stopper dès aujourd’hui tout nouveau projet fossile pour espérer tenir l'objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris.

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