"Nous ne lâcherons pas" : à la COP27, le Premier ministre des Bahamas demande aux pays pollueurs de payer
À la COP27 en Egypte, pays pollueurs et pays victimes du changement climatique doivent trouver un accord sur les "pertes et dommages", une réparation financière pour laquelle Philip Davis, le Premier ministre des Bahamas, a plaidé dans un discours percutant, mercredi.
Avec ses plages de sable fin et son eau translucide, c’est un paradis au milieu des Caraïbes, mais un paradis menacé, l’une des terres les plus vulnérables au changement climatique sur la planète. L’archipel des Bahamas rassemble 700 îles et son premier ministre Philip Davis a prononcé l’un des discours les plus percutants de la COP27 cette semaine, en lançant mercredi 9 novembre à l’adresse des pays pollueurs : "Nous ne lâcherons pas, la facture doit être payée, dit-il, et nous n’abandonnerons pas, parce que si nous le faisons, nous nous condamnons à finir en cimetière sous-marin".
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Et Philip Davis d’énumérer les conséquences actuelles du changement climatique sur les Bahamas : l’augmentation du nombre d’ouragans, l’augmentation de leur puissance, l’érosion de la côte, la montée de l’océan, et puis la hausse de la température de l’eau qui a un impact sur le récif corallien et la faune qui y vit, faisant diminuer la ressource pour les pêcheurs. Ironie malheureuse : comme pour donner du crédit à son discours, alors qu’il le prononçait, l’ouragan Nicole a balayé l’archipel, créant de nouveaux dégâts, de nouvelles factures, les fameuses pertes et dommages qui ont occupés toutes les discussions cette semaine à la COP27.
Today I spoke at @COP27P. Let’s get real. What we need most at this conference is to confront the radical truth. Big, ambitious goals are important - but not if we use aspirations to obscure reality.
— Philip Brave Davis (@HonPhilipEDavis) November 8, 2022
The goal to limit global warming to 1.5 degrees, is on life support.#COP27 pic.twitter.com/aE6eouGYra
Ce sont ces catastrophes à répétition qui font que des pays à faible PIB, souvent déjà lourdement endettés, doivent encore sortir de l’argent qu’ils n’ont pas pour réparer les dégâts de catastrophes qu’ils n’ont pas causées, eux dont le mode de vie émet moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Par exemple, en 2019, l’ouragan Dorian qui a dévasté les Caraïbes a couté aux Bahamas 3,4 milliards de dollars, ajoutant encore plus à la dette du pays.
Pour avoir plus de poids, Philip Davis s’est donc coalisé avec ses homologues des petits États insulaires pour parler d’une même voix et suggérer des pistes de financement aux pays riches. L’argent pourrait venir d’une taxe de 2% sur les exportations de pétrole, il pourrait venir aussi plus indirectement d’une suppression de la dette de ces pays. C’est concret, imaginable. Tout comme cette question posée par Philip Davis en conclusion de son discours à la tribune de la COP : "Demandez-vous si cela vaut vraiment la peine de créer des milliers de réfugiés climatiques, qui deviendront des millions, puis des dizaines de millions et qui bouleverseront vos économies. En résumé, soyez réalistes".
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