COP26 : "Les pays riches, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre, doivent faire plus", appelle le Réseau Action Climat
L'action climatique doit "se passer au niveau national et local". C'est à ce niveau "que l'on peut pousser l'État à agir", insiste l'association qui rappelle que ça a déjà mené à la condamnation de l'Etat français.
"Les pays riches, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre doivent faire plus", estime dimanche 14 novembre sur franceinfo Aurore Mathieu, responsable Politiques Internationales du Réseau Action Climatique. Elle déplore que l'accord adopté la veille par les quelques 200 pays participants à la COP26 de Glasgow, en Écosse, ne comprenne pas un financement spécifique par les pays développés des "pertes et préjudices" subis par les pays les plus pauvres en raison du réchauffement climatique.
Ce mécanisme, compris dans la Convention des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, n'est toujours pas mis en place, notamment sous la pression des États-Unis, qui craint les implications juridiques d'un tel engagement.
"La COP n'a apporté aucune réponse concrète pour ces communautés touchées par le réchauffement."
Aurore Mathieu, responsable Politiques Internationales du Réseau Action Climatiqueà franceinfo
Aurore Mathieu pointe le "manque d'ambitions" des pays les plus riches et développés : les États-Unis, l'Union européenne, l'Australie et le Japon. "Comme leur action climatique n'est pas à la hauteur", cela permet à des pays tels que "l'Inde, l'Afrique du Sud, la Chine de dire, à juste titre, que si les pays riches et développés ne font pas leur part, ce n'est pas à eux de faire la leur en premier". New Delhi et Pékin ont imposé des changements dans le texte final adopté à la COP26, rendant moins contraignants les engagements pris par les pays signataires sur les énergies fossiles.
Cependant, Aurore Mathieu considère que les COP restent "importantes car elles permettent de mettre en lumière ces déséquilibres entre les pays les plus riches, qui ont la capacité d'agir contre le réchauffement climatique, et les plus vulnérables, qui en subissent les conséquences". Mais l'action climatique doit, selon elle, "se passer au niveau national et local". C'est à ce niveau "que l'on peut pousser l'État à agir", citant notamment l'État français poursuivi dans "l'Affaire du siècle" et condamné pour son inaction climatique le 14 octobre dernier, par le tribunal administratif de Paris. Il doit réparer et compenser le préjudice écologique causé par le non-respect des objectifs 2015-2018 d'émissions de gaz à effet de serre, au plus tard, le 31 décembre 2022.
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