La planète a connu 41 jours supplémentaires de chaleur dangereuse en raison du changement climatique en 2024, selon une étude

Les pays qui ont connu le plus grand nombre de journées de chaleur dangereuse sont en grande majorité des petits Etats insulaires et en développement.
Article rédigé par franceinfo
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Un homme se protège de la chaleur lors d'un épisode caniculaire, à Séoul (Corée du Sud), le 16 août 2024. (ANTHONY WALLACE / AFP)

Depuis sa création en 2015, le World Weather Attribution étudie les liens entre le réchauffement climatique et des événements météorologiques précis, tels que des inondations, cyclones ou vagues de chaleur. Pour clore une année 2024 frappée par de nombreux évènements extrêmes à travers le monde, l'organisation publie vendredi 27 décembre la première édition d'un rapport annuel sur ces catastrophes attribuées ou renforcées par la hausse moyenne globale des températures en lien avec nos émissions de gaz à effet de serre.

"A l’échelle mondiale, le changement climatique a ajouté en moyenne 41 jours supplémentaires de chaleur dangereuse menaçant la santé des populations", détaille le rapport, réalisé en partenariat avec l'organisation Climate Central, qui regroupe elle aussi des scientifiques qui étudient le climat.

"Les pays les plus pauvres et les moins développés de la planète sont ceux qui connaissent les nombres [de jours de chaleur dangereuse] les plus élevés", a déclaré la vice-présidente chargée des sciences du climat à Climate Central, citée par l'agence AP. Certaines régions du monde ont ainsi connu plus de 150 jours de canicule, selon ce rapport qui s'est notamment penché sur un échantillon de 29 évènements extrêmes, responsables d'au moins 3 700 morts et de millions de déplacés.

Dans 26 cas, les scientifiques assurent avoir établi un lien clair avec le réchauffement climatique causé par les activités humaines, lequel rend "la chaleur, les sécheresses, les cyclones tropicaux et les fortes pluies plus probables et plus intenses à travers le monde, détruisant la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes", a déclaré lors d'une conférence de presse la climatologue Friederike Otto, responsable du World Weather Attribution. "Tant que le monde continuera à brûler des combustibles fossiles, la situation ne fera qu’empirer", a-t-elle martelé. 

Aucune région épargnée

Alors que l'Observatoire européen Copernicus a d'ores et déjà établi que l'année 2024 serait la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser 1,5°C de réchauffement, le changement climatique ne s'est pas uniquement manifesté par des fortes chaleurs et des épisodes de sécheresse. Le réchauffement de la surface des océans a ainsi provoqué des épisodes de pluies torrentielles, causant des inondations monstres, comme à Dubaï, en avril, ou au Kenya, qui sortait tout juste d'un épisode de sécheresse extrême.

En Afrique de l'Ouest et centrale, quatre millions de personnes ont eu besoin d'une aide humanitaire après des inondations historiques ayant fait plus de 1 500 morts, tandis que l'Europe a également subi des crues dévastatrices, en Espagne, en Pologne, en Autriche ou en Slovaquie, balayées par la dépression Boris.

📈 Climate change added 41 days of dangerous heat in 2024, new research by World Weather Attribution has found. The report highlights that a faster transition away from fossil fuels is needed to avoid a future of relentless heatwaves, drought, wildfires, storms and floods. https://buff.ly/3VLXuAi

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— Grantham Institute - Climate Change and the Environment (@granthamicl.bsky.social) 27 décembre 2024 à 11:43

L'Afghanistan, la Russie, le Brésil, la Chine, le Népal, l'Ouganda, l'Inde, la Somalie, le Pakistan, le Burundi et les Etats-Unis n'ont pas non plus été épargnés par les inondations ces 12 derniers mois.

La chaleur des océans a également alimenté en énergie les cyclones tropicaux. Les Caraïbes ont ainsi connu des évènements majeurs, tels que Milton, Beryl et Helene, tandis que les Philippines ont enduré six tempêtes majeures pour le seul mois de novembre. Enfin, une étude préliminaire a d'ores et déjà estimé que le cyclone Chido, qui a ravagé Mayotte en décembre, aurait été moins puissant sans le changement climatique.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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