Climat : le ministre de l'Agriculture évoque "des températures normales pour un été" et se fait épingler par des climatologues du Giec
Coup de chaud pour le ministre de l'Agriculture. Marc Fesneau a estimé, samedi 15 juillet, que les températures n'étaient pas anormales en ce début d'été. "On n'a pas eu des températures extrêmes, on a plutôt eu des températures normales pour un été", a-t-il déclaré sur France Inter, alors qu'il était interrogé sur plusieurs thèmes comme la sécheresse, la qualité des sols ou encore l'utilisation des pesticides.
Le ministre a rapidement été épinglé sur Twitter par la climatologue Valérie Masson-Delmotte, la coprésidente du groupe 1 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Elle a mis en avant des données et graphiques de Météo France.
Que disent les chiffres ? Sous l'influence du réchauffement climatique lié aux activités humaines, le monde a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré, selon l'observatoire européen Copernicus. Quant à la France, elle a connu son deuxième mois de juin le plus chaud, d'après Météo France. Selon notre tableau de bord, depuis un an, en France hexagonale, 293 journées ont été plus chaudes que la moyenne des températures mesurées entre 1971 et 2000. Depuis le 1er juin, quatre jours ont été sous les normes et 41 au-dessus, a relevé sur Twitter l'agroclimatologue Serge Zaka.
"J'ai parfaitement conscience du réchauffement"
"Je suis absolument d'accord avec ce que vous indiquez et j'ai parfaitement conscience du réchauffement et du danger mortel pour le devenir de l'humanité, pour notre agriculture et pour nos écosystèmes de ce dérèglement", a répondu Marc Fesneau à Valérie Masson-Delmotte sur Twitter. "Cette année, globalement, et à date, c'est un début d'été un peu moins sec que 2022 et des épisodes caniculaires moins forts que l'an passé avec en revanche une température moyenne plus élevée", a-t-il ajouté, soulignant que l'Espagne faisait face à des "conditions extrêmes".
Si Marc Fesneau assure qu'il se contente de "décrire une réalité et des faits" et qu'il est à l'écoute des conclusions du Giec, le climatologue Christophe Cassou, coauteur du 6e rapport du Giec, a estimé sur Twitter que le ministre était "rassuriste", tout en dénonçant les comportements de certains écologistes et le silence de l'extrême droite.
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