Les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 2,6% en 2030, loin des 43% nécessaires pour limiter le réchauffement climatique

Selon une synthèse de l'ONU à l'approche de la COP29, les engagements pris par les pays du monde entier sont très éloignés des objectifs affichés lors de la signature de l'Accord de Paris.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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A Coulommiers, en Seine-et-Marne, des pluies records ont innondé la ville, le 10 octobre 2024. (JEROME GILLES / NURPHOTO / AFP)

Lorsqu'il s'agit de mettre en place des politiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi lutter contre le réchauffement climatique, les Etats sont loin du compte. Très, très loin même. A deux semaines de l'ouverture, en Azerbaïdjan, de la 29e conférence de l'ONU sur le changement climatique, la COP29, les Nations Unies ont publié lundi 28 octobre une nouvelle synthèse des derniers engagements des pays du monde entier, révélant qu'en l'état actuel, ces mesures mènent à une baisse de 2,6% des émissions mondiales en 2030 par rapport à 2019. Or, pour espérer limiter la hausse des températures moyennes à 1,5°C, comme convenu par l'Accord de Paris, cette baisse devrait être de 43%.

Même mis à jour par 34 pays à l'approche de la COP29, ces engagements "sont loin de répondre aux besoins pour empêcher le réchauffement planétaire de paralyser toutes les économies et de détruire des milliards de vies et de moyens de subsistance", alerte le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell. "La pollution par les gaz à effet de serre à ces niveaux garantira un naufrage humain et économique pour tous les pays, sans exception." Le rapport de synthèse publié lundi "doit marquer un tournant, mettant fin à l'ère de l'insuffisance et déclenchant une nouvelle ère d'accélération, avec de nouveaux plans d'action climatique nationaux beaucoup plus audacieux de la part de chaque pays attendus l'année prochaine", estime-t-il.

Des records d'émissions de gaz à effet de serre 

Les niveaux des trois principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique ne cessent d'augmenter a mis en garde lundi l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O) ont tous atteint des niveaux records en 2023.

"Une autre année. Un autre record. Cela devrait sonner l'alarme parmi les décideurs. Nous sommes clairement en retard sur les objectifs de l'Accord de Paris."

Celeste Saulo, secrétaire générale de l'Organisation météorologique mondiale

citée par l'AFP

Le CO2 s'est accumulé en 2023 "plus rapidement qu'à n'importe quelle autre période de l'existence humaine", avec une hausse de plus de 10% en deux décennies, alerte l'OMM. Or, compte tenu de la durée de vie de ce gaz dans l'atmosphère, les niveaux de température actuels se maintiendront pendant des décennies même si les émissions diminuent rapidement pour atteindre zéro net.

Tant que les émissions se poursuivront, les gaz à effet de serre continueront de s'accumuler dans l'atmosphère, augmentant les températures, a ainsi déploré l'OMM, rappelant que déjà, les températures mondiales sur terre et en mer ont été en 2023 "les plus élevées jamais enregistrées depuis 1850".

"Ce sont plus que de simples statistiques", a déclaré Celeste Saulo, secrétaire générale de l'OMM. "Chaque partie par million et chaque fraction de degré d'augmentation de température ont un impact réel sur nos vies et notre planète", apportant notamment des catastrophes et phénomènes extrêmes jusqu'alors jamais observés.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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