Crise énergétique : avec ses éoliennes, ce petit village allemand produit plus d'électricité qu'il n'en consomme
Feldheim, 130 habitants, est 100% autonome en énergie grâce à ses 55 éoliennes et son usine de biogaz. 99% de sa production d'électricité est revendue au réseau général.
Perchées à 200 mètres de hauteur, les pales des 55 éoliennes n'émettent qu'un léger bruissement dans l'air, quasiment imperceptible depuis les maisons situées à une centaine de mètres. Depuis douze ans, le site produit une énergie 100% verte explique le maire de Feldheim, village allemand du Brandenbourg, réputé pour sa sobriété. "On se demandait quoi faire avec nos ressources. On avait du vent, qui est gratuit. Et on avait énormément de terres, alors on a décidé de mener cette expérience", s'enthousiasme Michael Knape.
Un discours qui trouve un tout nouvel écho à l'heure de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Le sujet sera au cœur d'une réunion des ministres de l'Énergie de l'UE mardi 25 octobre au Luxembourg, et Feldheim pourrait faire figure d'exemple. "Aucune loi ne nous l'autorisait, mais aucune loi ne nous l'interdisait, se souvient le maire de Feldheim. Les projets pionniers commencent toujours par des idées un peu folles et ce dispositif, personne d'autre ne l'a encore reproduit en Allemagne."
"Le kilowattheure est quatre fois moins cher que ce que paient les autres"
Erich, habitant de FeldheimFrance Info
Les éoliennes génèrent 250 millions de kilowattheures chaque année. De quoi alimenter en électricité une ville de 60 000 habitants. Feldheim n'en compte que 130. Ce qui permet au village de vendre 99% de sa production au réseau général. Le reste profite aux habitants, avec un tarif très compétitif. "Pour nous, c'est super ! On paye 12 centimes le kilowattheure, au lieu de 40 centimes ou même plus encore, se réjouit Erich, 67 ans. Chez nous le tarif est fixe, on n'a pas à s'inquiéter de la crise qui fait flamber les prix."
Un modèle à l'international
Avec la crise énergétique, Feldheim suscite de plus en plus la curiosité. Ces dernières semaines les visites se multiplient, des délégations du monde entier, en quête d'inspiration, s'y pressent. "Beaucoup viennent d'Asie, des Etats-Unis, mais aussi d'Europe, de Scandinavie, décrit Kathleen Thompson, en charge des visites des installations. Cette année le nombre de visites explose avec la crise énergétique. Nous sommes très fiers de ce que nous avons réalisé dans notre village. Il est toujours possible de nous copier, mais pour l'heure aucune autre commune allemande ne dispose de son propre réseau d'électricité."
Une usine de biogaz, alimentée par le lisier des cochons, fournit le chauffage aux habitants. Le village voit arriver l'hiver sans crainte de pénurie ou de flambée des prix de l'énergie.
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