Logement : plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur chez eux en 2023, selon la Fondation Abbé Pierre

L'organisme demande aux autorités de prendre en compte l'adaptation au dérèglement climatique dans les "politiques de rénovation".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un habitant de Toulouse ouvre les volets de son appartement, fermés pendant une vague de forte chaleur, le 17 juillet 2023. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / AFP)

La précarité énergétique ne se limite pas à l'hiver. En 2023, plus de la moitié des Français ont eu trop chaud dans leur logement au moins une journée, souligne la Fondation Abbé Pierre (FAP) dans un rapport compilant des données officielles, mercredi 21 août. Elle appelle à adapter d'urgence l'habitat aux vagues de chaleur.

Dans le détail, 55% des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures, et un quart en a souffert "fréquemment" durant l'été. Le nombre de personnes vivant dans des logements "trop chauds" a augmenté de 26% depuis 2013, ajoute la Fondation.

Face à des vagues de chaleur plus intenses, fréquentes et longues, "de plus en plus de personnes subissent l'inadaptation, voire l'inhabitabilité de leur logement plusieurs mois par an", soulignent les auteurs du rapport.

Avec des conséquences parfois mortelles, le nombre de morts liées à la chaleur de l'été 2023 étant ainsi évalué à 5 000, dont les trois quarts chez les 75 ans et plus. Les facteurs qui transforment certains logements en bouilloires sont notamment les murs mal isolés, la mauvaise ventilation, mais aussi l'absence d'espaces extérieurs ou de volets.

Une urgence à prendre en compte 

"Au-delà de l'euphémisme du 'confort d'été', c'est l'habitabilité des logements et leur capacité à protéger leurs habitants (...) qu'il est urgent de prendre en compte", alerte Christophe Robert, délégué général de la FAP. Malgré quelques évolutions, l'adaptation des logements à la chaleur "ne figure toujours pas au cœur des politiques de rénovation", poursuit le rapport.

De fait, la lutte contre la précarité énergétique porte surtout sur la réduction de la consommation d'énergie, la décarbonation du chauffage et le maintien d'une température minimale dans les logements. Des freins réglementaires ou patrimoniaux empêchent en outre parfois l'installation de protections solaires ou l'application de couleurs claires en façade et en toiture.

Selon une enquête Ipsos-RTE publiée en mai 2023, 37% des répondants souffrent "à la fois du chaud et du froid", dans des logements impossibles à chauffer l'hiver et à refroidir l'été. Les appartements sont par ailleurs "trois fois plus souvent trop chauds que les maisons individuelles".

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