Delphine Batho convoquée par le Premier ministre après avoir critiqué le budget
Le tête-à-tête n'a pas duré plus d'une demie-heure, rien n'a filtré pour l'instant. Delphine Batho était convoquée par le Premier ministre à Matignon mardi après-midi, après sa sortie très remarquée sur le budget. Mardi matin, la ministre de l'Ecologie a en effet dénoncé un "mauvais " budget, puisque son ministère voit son budget baisser de 7%, mais elle a aussi critiqué la politique générale de l'exécutif.
Un couac qui tombe mal, alors qu'ont débuté mardi les débats à l'Assemblée sur les orientations budgétaires. C'est la première fois sous le quinquennat Hollande que Matignon annonce publiquement la "convocation" d'un ministre dont les propos sont critiques vis-à-vis du gouvernement.
Que vont faire les écologistes ?
Mardi matin, la sortie de Delphine Batho a surpris tout le monde, alors que la ministre était plutôt considérée jusque-là comme une bonne élève du gouvernement. Pour certains, c'est une bonne nouvelle, elle sort enfin de sa réserve : "Nous l'invitons depuis plusieurs semaines à se faire entendre davantage ", indique par exemple François de Rugy, coprésident du groupe EELV à l'Assemblée. Pascal Durand, secrétaire national de EELV, a lui félicité la ministre pour son coup de colère : "Ca fait du bien à la démocratie qu'on arrête d'être dans des logiques où tout le monde se tait, tout le monde marche au pas cadencé ", a-t-il indiqué.
"On n'est pas loin de la sortie" du gouvernement (Jean-Vincent Placé)
Mais cette question a aussi relancé les tensions au sein de la majorité entre les socialistes et les écologistes. "Il est clair que, pour les écologistes, il est impossible de voter un budget où l'écologie baisse autant ", a déclaré Jean-Vincent Placé, chef du groupe écologiste au Sénat. "Là, on n'est pas loin de la sortie ", a-t-il ajouté.
Le député Vert Noël Mamère se dit lui "dans le doute " et estime que les écologistes sont considérés par le gouvernement comme des "idiots utiles".
Un "couac" de plus pour l'opposition
Un bras de fer Delphine Batho/Jean-Marc Ayrault sous l'oeil amusé de l'UMP, qui en profite pour pointer une fois de plus le manque présumé d'autorité du Premier ministre. Les députés Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Christian Jacob (UMP) ont eux estimé que Delphine Batho devait quitter le gouvernement.
Début mai, le président de la République avait indiqué que "personne n'est protégé dans le gouvernement. Personne n'a d'immunité".
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