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Des albatros "espions" pour repérer les bateaux qui pêchent clandestinement dans l’océan Indien

Munis d'un GPS et d'un détecteur radar, ces oiseaux permettent de localiser les bateaux en temps réel.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
 Un albatros à sourcils noirs, en Antarctique le 17 octobre 2012 (photo d'illustration). (K. WOTHE / BLICKWINKEL)

L’albatros est le parfait espion des mers. "Ils vont parcourir des milliers et des milliers de kilomètres en quelques jours", explique Henri Weimerskirch, à la tête d’une recherche surprenante pour le CNRS. Le projet s’appelle Ocean Sentinel. Il a duré pendant six mois, pendant lesquels près de 170 albatros ont été équipés de moyens de surveillance. Un programme scientifique dont les enjeux écologique et économique sont importants, et dont nous vous parlions déjà ici.

Détection en temps réel

Ces albatros ont quadrillé au total 47 millions de km² au sud de l’île de la Réunion. Un GPS et un détecteur de radar ont été placés sur le dos de chaque animal. "Ils viennent à terre juste pour se reproduire, indique Henri Weimerskirch. Lorsque ces oiseaux partent en mer pour nourrir leurs jeunes par exemple, ils sont très fortement attirés, en particulier les adultes, par les bateaux et notamment les bateaux de pêche".

Avec leur détecteur de radar, les albatros ont pu localiser les bateaux en temps réel, ce qui a permis de vérifier s’ils avaient enclenché leur système d’identification. Dans les faits, un tiers des navires approchés par les albatros avançaient masqués. Cela donne une échelle du pillage de la biodiversité. Dans ce secteur on trouve de la légine, un poisson particulièrement cher, très recherché en Chine, au Japon et aux États-Unis.

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