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Gaz de schiste : un rapport parlementaire rouvre le débat

Tester "la fracturation hydraulique améliorée" au moyen de "forages expérimentaux". C'est ce que préconisent les parlementaires auteurs d'un rapport dévoilé mercredi, et qui rouvre le débat autour du gaz de schiste en France. La technique d'extraction de ces hydrocarbures, utilisée dans plusieurs pays, est interdite en France depuis juillet 2011 à cause de son effet sur l'environnement, mais les auteurs du rapport regrettent que des expérimentations ne soient pas menées.
Article rédigé par franceinfo
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  (Reuters)

Depuis la loi de juillet 2011, validée par le Conseil constitutionnel en octobre dernier, la fracturation hydraulique pour extraire du sol le gaz de schiste est interdite en France. Partant de là, il s'agit trouver des méthodes alternatives, moins dangereuses pour l'environnement. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a chargé plusieurs parlementaires, de gauche comme de droite, d'une mission d'évaluation. Leur rapport a été dévoilé ce mercredi.

Faire un inventaire

Parmi leurs conclusions, la nécessité d'abord et avant tout de dresser une cartographie assez précise de la quantité de gaz de schiste se trouvant dans le sous-sol français. Il y aurait quelque 3.900 milliards de mètres cube, selon un programme de recherche cité par les élus. Pour un pays comme la France, très dépendant des hydrocarbures importés de pays étrangers, le jeu en vaut la chandelle, estiment-ils. Quitte à revenir sur la loi de 2011.

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"Nous ne disons pas qu'il faut consommer plus d'hydrocarbures. Nous disons qu'il faut consommer moins d'hydrocarbures progressivement, mais que les hydrocarbures que nous consommons doivent en priorité venir de notre sous-sol si ces ressources sont avérées ", selon le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, qui a co-dirigé le rapport. Partant de là, il ne faut pas s'interdire, selon lui, de tester des méthodes dites "alternatives " à la fracturation hydraulique, néfaste pour l'environnement.

La fracturation au propane

Pour cela, les parlementaires préconisent "quelques dizaines de forages expérimentaux " répartis sur le territoire. Ils s'appuient sur la fameuse loi de juillet 2011, celle interdisant la fracturation hydraulique, qui prévoyait également des expérimentations scientifiques, une mesure non appliquée jusqu'ici. D'autant plus que les techniques alternatives ont évolué "très rapidement " pendant ce temps.

"S'opposer à la recherche, c'est de l'obscurantisme" (Christian Bataille, député PS du Nord, co-auteur du rapport)

Car si à l'heure actuelle la fracturation hydraulique est la plus employée à travers le monde, d'autres techniques sembleraient donner des résultats non négligeables, comme la fracturation au propane, une "piste intéressante " selon Christian Bataille, député socialiste du Nord et co-auteur du rapport.

Il est urgent de tester, affirment ainsi les parlementaires, alors que les pistes préconisées par le rapport suscitent déjà la colère des associations écologistes, vent debout contre l'exploitation des gaz de schiste.

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