Inondations dans les Alpes-Maritimes : aurait-on pu éviter un tel drame ?
Alors que le bilan provisoire fait état de 20 morts dans les Alpes-Maritimes et probablement des centaines de millions d'euros de dégâts matériels, des questions se posent. Les torrents de boue qui se sont déversés sur Biot, Mandelieu-La Napoule ou encore Cannes, étaient-ils prévisibles ? Et les risques pour les habitants de cette zone avaient-ils été correctement évalués ? Deux jours après le drame, tout le monde tente de trouver des réponses.
Y-a-t-il eu un déficit de prévision météo ?
Les fortes intempéries étaient prévues puisque Météo France a émis une vigilance Orange. Ce qui signifie fortes précipitations et possibles inondations, débordements des réseaux d'assainissement et coupures d'électricité. On s'attendait donc samedi soir à des orages importants. Mais ce qui a surpris, c'est leur intensité à certains endroits, concède Cyrille Honoré, directeur adjoint des services météorologiques de Météo France. "On n'a pas été capable de voir le côté 'explosif' de cette masse orageuse" explique-t-il.
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Si, ce sont les fameux PPRI : les plans de préventions aux risques d'inondations. C'est une sorte de cahier des charges imposé aux communes à risques par la préfecture. Ils ont été rendus obligatoires il y a 20 ans sauf que toutes les communes ne les appliquent pas, comme le montre ce document de la Préfecture des Alpes-Maritimes datant de 2013 (à retrouver en bas de page).Ensuite, ils prennent souvent en compte les crues et plus rarement le phénomène de ruissellement et c'est précisément ce phénomène qui s'est produit à Mandelieu, Biot ou Cannes. Il est propre aux zones urbaines. Qu'est-ce qu'un phénomène de ruissellement ?
L'eau ne peut pas s'infiltrer dans les sols, recouverts de béton et de goudron. Elle n'a aucun moyen de s'évacuer sauf à couler dans les rues et sur les terrains en pente. L'eau de pluie se transforme alors en seulement quelques secondes en énorme vague.
Ce phénomène de ruissellement on le gère plutôt mal en France dénonce Stéphanie Bidaut, directrice du CEPRI, organisme qui informe les collectivités sur les risques d'inondations. "On manque de cartographie très fine sur ces phénomènes" souligne la spécialiste.
Cette prévention devrait se faire à tous les échelons ?
Au niveau national, régional, départemental mais aussi local, ce sont aux élus de respecter le PPRI, à eux d'alerter leurs administrés en cas de menace.
Richard Strambio est maire de Draguignan, commune qui avait été durement touchée en 2010 par de fortes intempéries. Depuis il a pris des mesures pour mieux préparer sa ville à ce genre de phénomène : construction de bassins de rétentions, refonte du réseau d'écoulement des eaux, mais aussi prévention auprès des habitants.
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