"Je ne suis pas un partisan de la sortie du nucléaire, a martelé le ministre de l'Energie lundi sur France Inter
Début juillet, le gouvernement a dit étudier l'éventualité d' une sortie du nucléaire à l'horizon 2050. Il avait déjà précisé que ni lui, ni le président de la République, n'y étaient favorables. Eric Besson l'a réaffirmé lundi matin.
L'étude d'une telle éventualité est simplement une précaution prise dans un souci d'objectivité et d'exhaustivité. "La loi dit qu'il y a une programmation pluriannuelle des investissements et il appartient au gouvernement de préparer l'action du gouvernement qui sera issu des urnes de 2012. Dans ce contexte, je veux évaluer tous les scenarii possibles, y compris celui d'une sortie dîte progressive du nucléaire", a-t-il expliqué.
"Dire : 'je veux sortir du nucléaire' ne veut strictement rien dire", a-t-il souligné, car cela ne suggère pas les différents coûts, conséquences et alternatives. Eric Besson a pris l'exemple de l'Allemagne qui a déjà programmé sa sortie de l'atome : "Les décisions allemandes ont déjà pour l'Allemagne et pour l'Europe des conséquences extrêmement claires : l'Allemagne va lancer des centrales à charbon, des centrales à gaz. Je ne suis pas complètement certain que tous les Allemands était au départ parfaitement informés de ces conséquences là".
Le ministre de l'Energie a affiché sa conviction selon laquelle le nucléaire est une technologie d'avenir : "Personnellement, je veux dire très clairement que je suis convaincu que le nucléaire - qui n'est pas une religion, qui n'est pas une fin en soi - est un atout considérable pour notre pays et que, vraisemblablement nous en aurons besoin dans les années qui viennent, sur un socle qui restera important". Comment croire à une sortie du nucléaire lorsque le ministre de l'Energie montre une telle foi en cette technologie ?
Le nucléaire a non seulement de l'avenir mais est bénéfique pour le pouvoir d'achat des Français. "La France se singularise par un coût de l'électricité, pour les ménages comme pour les entreprises, particulièrement bas, grâce au nucléaire", a rappelé Eric Besson. "Les Français paient leur électricité 40% moins cher que dans la moyenne des autres pays européens", a-t-il ajouté.
La France est "en pointe" dans le nucléaire. "A l'étranger, nos collègues savent que la France est en pointe en matière de technologie dîte de "troisième génération" (celle qui permet de n'avoir aucune fuite en cas d'accident majeur), comme l' . Interrogé sur le retard pris par le chantier de ce réacteur et son coût qui a doublé, passant de 3 à 6 milliards d'euros, le ministre a évoqué "les aléas de tête de série, lorsque vous avez une technologie nouvelle".
Par ailleurs, Eric Besson a affirmé que l'hypothèse d'une arrivée d'EDF dans le capital d'Areva n'est "ni écartée ni pressentie. Simplement, il y a une filialisation en cours de l'activité mines d'Areva qui avait été actée et on verra qui entrera dans le capital".
"Je sens de la part d'Henri Proglio une volonté de coopérer davantage avec Areva, ce que nous allons acter aujourd'hui par des accords très importants, mais je ne sens pas chez lui une pression particulière pour entrer au capital d'Areva", a ajouté le ministre de l'Energie.
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