La France va-t-elle retourner au charbon ?
En novembre dernier, lors de la dernière conférence environnementale, François Hollande s'était engagé à arrêter de subventionner les centrales à charbon. Les associations environnementales avaient salué cette décision, mais aujourd'hui, elles sont bien déçues. France Info s'est procuré une note gouvernementale, selon laquelle cette promesse n'est pas prête d'être tenue.
De nouvelles aides de la Coface
L'agence française des crédits à l'exportation, la Coface, prête chaque année de l'argent public aux industriels qui ont des projets de mines ou de centrales au charbon construites à l'étranger. C'est le cas d'Alsthom notamment en Afrique du sud ou en Inde. Ces aides leur permettent aussi d'être plus compétitifs que certains concurrents sur ce marché mondial. Entre 2011 et 2013, la Coface a ainsi mis sur la table près d'un milliard d'euros pour ces projets alors que l'on sait que le charbon est ce qu'il y a de plus sale pour le climat.
L'annonce de François Hollande d'arrêter ses subventions satisfaisait une demande vieille de plus 10 ans de la part des ONG mais déjà Manuel Valls avait mis en fin d'année un premier coup de canif dans le contrat, en annonçant que les centrales de haute technologique, qui arrivent à capter le CO2 produit par le charbon, pourraient encore faire l'objet d'un soutien de la Coface.
Peut-être des aides publiques jusqu'en 2030
Dans la note gouvernementale que France Info s'est procuré, de nouvelles dérogations sont envisagées du coup les projets charbon des industriels français pourraient tous trouver finalement l'assurance d'aides publiques jusqu'en 2030. Choquée par ce revirement, les associations environnementales demandent à Bercy, qui gère la Coface, de bien rester sur la promesse de François Hollande et rappelle que la France pourra mieux négocier un accord sur le climat en fin d'année si elle montre l'exemple. Lucie Pinson, membres de l'association les "Amis de la Terre" estime que : "il serait inadmissible que François Hollande revienne sur ses engagements, (...) afin de garantir des marchés à un seul industriel, Alstom".
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