Les Alpes risquent de ne plus pouvoir jouer leur rôle de "château d'eau de l'Europe", alertent les experts
Alors que les Etats généraux de l'eau en montagne débutent mercredi à Megève, certains soulignent que "les problèmes d'hydrologie sont déjà en train de se produire ou vont se produire bien plus vite que ceux du gaz à effet de serre. Il faut prévoir tout de suite des mesures d'adaptation, notamment en montagne, où le phénomène est le plus visible".
Les glaciers alpins, qui ont déjà perdu entre 20 et 30% de leur volume depuis 1980, pourraient régresser de 30 à 70% de leur volume d'ici 2050, note le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Et la température moyenne des Alpes a augmenté en un siècle de plus du double du réchauffement terrestre global, soit en moyenne de 1,5°C, selon l'agence européenne de l'environnement.
"Les montagnes et leurs glaciers régulent l'alimentation des grands fleuves et pourraient même voir leur influence renforcée, ce qui ne sera pas sans provoquer des conflits d'usage de l'eau. Les enjeux économiques sont considérables", explique Dominique Raynaud, glaciologue au CNRS de Grenoble.
D'ici 2100, on observerait ainsi en plaine une augmentation de 20% des débits d'eau en hiver, les précipitations tombant de plus en plus sous forme de pluie plutôt que de neige, mais une réduction allant jusqu'à 55% en été, selon le GIEC.
"Le débat aujourd'hui n'est plus sur les effets du changement, mais sur la manière de s'y adapter", constate Pierre Lachenal, directeur de la société d'économie alpestre de Haute-Savoie, évoquant des "sujets qui divisent" comme par exemple l'eau utilisée pour fabriquer la neige artificielle, critiquée comme anti-écologique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.