AVANT/APRÈS. Biscarrosse, Sainte-Anne, Etretat... Regardez l'impressionnante évolution du littoral en cinquante ans avec la #MontéeDesEaux
Comparer des photos aériennes des côtes françaises prises à différentes dates permet de constater que le tracé de la limite entre la terre et la mer évolue, avançant ou reculant au fil du temps. A certains endroits, l'évolution est édifiante.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le littoral français est pris entre deux vagues. D'un côté, le phénomène naturel de l'érosion, que vient amplifier le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, grignote les plages et les falaises. De l'autre, l'homme, parce qu'il n'a jamais autant voulu habiter près de la mer, a fait construire massivement sur ces espaces menacés par l'océan. Cette tension, qui ne fera qu'augmenter dans les prochaines années, est au cœur du projet #MontéeDesEaux de franceinfo. "Aujourd'hui, nous payons notre appropriation inconsidérée du trait de côte. Nous avons voulu des maisons les pieds dans l'eau, nous les avons", résume Stéphane Costa, géographe, professeur à l'université de Caen et président de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte.
Pour vous permettre de mieux visualiser ce phénomène, franceinfo vous emmène sur 18 lieux du littoral français, en métropole et en outre-mer, où le littoral recule souvent, avance parfois, menaçant des maisons installées là ces 50 dernières années. Ces images avant-après vous sont proposées grâce au portail de l'Institut géographie national, à partir de photographies aériennes prises entre 1950 et 1965, puis de clichés réalisés entre 2006 et 2010.
(Déplacez le trait vertical qui apparaît au milieu des photos pour voir les différences entre les deux périodes.)
Hyères (Var)
Dans cette commune varoise, c'est la presqu'île de Giens qui concentre les inquiétudes. La fine bande de terre qui la relie au continent a perdu jusqu'à 37 cm par an de part et d'autre entre 1924 et 2011.
Le Grau-du-Roi (Gard)
Cette station balnéaire fait partie des endroits où le littoral avance. Comme on peut le voir sur ces images, la construction du port a permis au sable de s'amasser et au trait de côte de progresser, jusqu'à 13m/an. Un peu plus au sud, le littoral recule cependant.
Vias (Hérault)
Cette commune héraultaise est un bon exemple des deux vagues contraires qui assaillent le littoral français. D'un côté, les maisons se rapprochent de l'eau, de l'autre, la plage recule, jusqu'à 70 cm par an par endroit depuis 1935.
Biscarrosse (Landes)
Dans cette station balnéaire des Landes, trois bâtiments, les villas jumelles et un hôtel, sont construits sur une dune grignotée par l'érosion. La mairie cherche à négocier le repli de ces habitations, mais le projet patine, faute d'outils juridiques et financiers. Vous trouverez davantage d'informations sur cette situation dans notre reportage sur place.
Lacanau (Gironde)
Comme à Biscarrosse, la belle plage de sable de cette station balnéaire landaise est grignotée par l'océan Atlantique, avec un recul marqué jusqu'à 1,75 m/an par endroit depuis 1957.
Soulac-sur-Mer (Gironde)
Célèbre pour la tragédie du Signal, l'un des premiers immeubles évacués à cause de l'érosion en France, ce village située à la sortie de l'estuaire de la Gironde a connu des reculs allant jusqu'à 5 m/an depuis 1957.
La Tremblade (Charente-Maritime)
Coincée entre l'estuaire de la Gironde et le pertuis de Maumusson, deux zones d'embouchure où les littoraux sont particulièrement mobiles, cette commune charentaise connaît d'importants mouvements, d'avancée et de recul de son littoral. Le recul a pu atteindre 7,9 m/an depuis 1957.
Dolus-d'Oléron (Charente-Maritime)
Située sur la côte ouest de l'île d'Oléron, cette commune, qui s'est urbanisée ces dernières décennies avec l'essor du tourisme, est confrontrée au recul de sa dune, derrière laquelle se trouve un lotissement construit sous le niveau de la mer. Sur place, la question de comment se défendre face à la mer est l'objet de vifs débats, comme franceinfo vous le racontera vendredi 29 octobre dans un reportage.
Lancieux (Côtes-d'Armor)
Avec ses côtes le plus souvent granitiques, la Bretagne est moins exposée que le littoral atlantique aux assauts de l'océan et à l'érosion. Mais certaines zones sableuses, comme le sud-ouest de la commune de Lancieux peuvet connaître des reculs notables, jusqu'à 70 cm/an.
Gouville-sur-Mer (Manche)
Peu épargnée par les tempêtes ces dernières années, cette commune de la Manche a dû consolider en urgence, avec des enrochements, sa dune qui protège deux campings et une zone d'activité ostréicole. Vous trouverez davantage d'informations sur cette situation dans notre reportage sur place.
Etretat (Seine-Maritime)
Célèbre pour ses falaises de craie, le petit village normand subit aussi les assauts de l'érosion. Les impacts éventuels de la montée des eaux dans la commune font l'objet d'une simulation virtuelle dont franceinfo vous parlera jeudi 28 octobre.
Ault (Somme)
Située au sud de la baie de Somme, la commune d'Ault est confrontée au grignotage de ses falaises de craie par la mer, jusqu'à 26 cm/an par endroit entre 1947 et 2007. Comme à Dolus-d'Oléron, la question de la défense du village contre la mer a fait l'objet d'âpres débats lors des élections municipales comme franceinfo vous le racontera samedi 30 octobre.
Oye-Plage (Pas-de-Calais)
Dans ce village du Pas-de-Calais, un lôtissement entier, visible au centre de l'image, est construit sur la dune. Pour le moment, le littoral avance dans cette zone , jusqu'à 9 m/an à l'est.
Ghyvelde (Nord)
Une partie importante de cette commune, visible au sud des dunes, se trouve sous le niveau de la mer. Elle n'est maintenue hors d'eau que grâce à un système de pompes et de caneaux, comme vous l'expliquera franceinfo jeudi 28 octobre.
San Nicolao (Haute-Corse)
En Corse, si la côte occidentale souffre peu d'érosion, une grande partie de la côte orientale est menacée. C'est le cas par exemple à San Nicolao, où le recul est très marqué, comme vous pouvez le voir sur cette image.
Awala-Yalimapo (Guyane)
Cette commune guyanaise détient le record de France, avec un recul allant jusqu'à 65 mètres par an. Un littoral particulièrement mobile qu'elle doit à sa situation géographique particulière, entre l'embouchure du Maroni et celle du Mana. Pour s'adapter, elle est en train de réviser sa carte communale pour déplacer 300 habitants comme vous l'expliquera franceinfo samedi 30 octobre.
Le Prêcheur (Martinique)
Menacée à la fois par l'érosion de sa plage et par des coulées de boue descendues de la montagne Pelée, cette commune du nord de la Martinique veut déménager vers les hauteurs, comme Martinique La 1ère vous le raconte dans cet article.
Sainte-Anne (Guadeloupe)
En Guadeloupe aussi, le littoral recul. Comme vous le racontera franceinfo samedi 30 octobre, la ville de Sainte-Anne a commencé à reculer certaines activités, pour les mettre en hauteur : une école va bientôt déménager pour rejoindre une colline à 70 mètres d'altitude.
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