Ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques : "C'est l'inverse de ce qu'il faut faire", estime l'ex-ministre Delphine Batho
La députée des Deux-Sèvres s'oppose au projet souhaité par la Commission européenne et demande au gouvernement de faire barrage.
"On est sur un enjeu de souveraineté nationale absolument majeur" et "l'attitude" du gouvernement vis-à-vis de ce dossier "ne convient pas du tout", a estimé mercredi 10 avril sur franceinfo l'ancienne ministre de l'Écologie Delphine Batho, opposée à l'ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques voulue par Bruxelles.
Avec une centaine d'autres députés d'opposition, elle présente une proposition de résolution pour demander au gouvernement de s'y opposer. "Il s'agit d'un patrimoine national et stratégique", a souligné la députée des Deux-Sèvres et présidente de Génération écologie. "L'hydroélectricité, c'est la première source d'électricité renouvelable de France et si elle est privatisée, parce que cela revient quand même à ça, cela veut dire une hausse des tarifs de l'électricité pour tous les consommateurs", a mis en garde Delphine Batho, qui s'inquiète également de "conséquences" sur "la gestion de l'eau" en France.
La "rente hydraulique" captée par le privé ?
La Commission européenne a adressé fin novembre une nouvelle mise en demeure à la France, lui demandant "un calendrier précis" de mise en concurrence d'un "nombre significatif" de concessions hydroélectriques actuellement exploitées par EDF.
"Dire qu'il faut que la puissance publique, au travers de son opérateur historique, perde la main sur ce qui a été construit et financé par tous les Français, et que ce qu'on appelle 'la rente hydraulique' - parce que les barrages sont pour la plupart d'entre eux extrêmement profitables - au lieu d'être réinvestie, soit captée par des actionnaires, c'est l'inverse de ce qu'il faut faire. On a besoin d'un État stratège par rapport aux enjeux de développement des énergies renouvelables", a souligné Delphine Batho.
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