Pesticides : une commission d’enquête parlementaire dénonce une forme "d’incurie" et "d’impuissance" dans l'action publique

Des parlementaires ont identifié les blocages dans la maîtrise des conséquences des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un agriculteur disperse des pesticides ou produit phytosanitaire sur une culture, le 17 novembre 2020. Photo d'illustration. (DENISE ROSSANO / MAXPPP)

La conclusion est accablante. Les députés d'une commission d'enquête parlementaire sur les produits phytosanitaires dénoncent l'impuissance des pouvoirs publics sur les dernières années, alors que la France se lance dans un nouveau plan pour réduire l'utilisation des pesticides.

La commission d'enquête parlementaire dénonce une forme "d'incurie" et "d'impuissance" dans l'action publique alors qu'il est possible, d'après elle, de réduire sensiblement les pesticides tout en assurant la sécurité alimentaire. Elle fait des recommandations pour espérer sortir de l’épandage chimique qui contamine tous les milieux naturels.

La France avance à la marge

Il s'agit d'une urgence car le pays a perdu déjà plus d'une décennie. Tous les compartiments de l'environnement sont aujourd'hui contaminés : l'eau, l'air, les sols, et même les océans. De plus, il y a de forts risques pour toute une série de maladies graves qui touchent les adultes et les enfants.

D'après les parlementaires, les plans Écophyto pour réduire progressivement l'utilisation des produits phytosanitaires n'ont jusqu'à présent pas eu de conséquences sur l'utilisation des pesticides. Les alternatives comme le bio ou les fermes expérimentales Delphy, un réseau qui rassemble 3 000 exploitations agricoles engagées dans une démarche volontaire de réduction de l'usage de pesticides, ont été mal traitées par les pouvoirs publics. En outre, la politique agricole commune (PAC) encourage un modèle historique français gourmand en pesticide.

Finalement, c'est à la marge que la France avance sur le sujet alors qu'elle aurait besoin d'une "reconception" profonde des systèmes agricoles pour atteindre l'objectif de moins 50%, qui est continuellement repoussé. 

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