Résiliation d’Ecomouv : entre satisfaction et coup de massue
Le gouvernement va résilier le contrat signé avec Ecomouv. Sous la pression des routiers, Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports, a annoncé ce jeudi la fin du partenariat avec la société qui devait collecter l'écotaxe. Il s'est exprimé lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.
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Gilles Mathelié-Guinlet, le secrétaire général de l’OTRE, l'Organisation des transporteurs routiers européens, se dit très satisfait. "La résiliation du contrat Ecomouv ne peut être qu’une bonne chose pour sortir définitivement du système écotaxe et trouver les meilleurs moyens pour financer les infrastructures ", a-t-il estimé. L’OTRE a proposé au gouvernement "la mise en place d’une vignette " qui fonctionnerait avec les portiques installés pour l’écotaxe "pour pouvoir contrôler les flux de camions, notamment étrangers ".
"On ne sait pas ce qu’il va advenir de nous" (une salariée d’Ecomouv)
En Moselle, c'est le coup de massue. Ecomouv emploie près de 170 salariés à Metz. Selon Jean-Luc Bohl, président de la communauté d'agglomération Metz-Métropole c'est presque le coup de grâce pour son territoire. "Je suis très choqué par cette annonce ", confie-t-il, c’est "un immense gâchis humain. Une fois de plus, nous sommes les laissés pour compte de l’Etat ". Il rappelle qu’Ecomouv était "un engagement fort " de l’Etat dans cette région ayant fait les frais de nombreuses restructurations. "Une fois de plus, on nous piétine, on nous méprise ", confie-t-il. Pour Olivier Kamiri, un des 200 salariés d’Ecomouv, c’est une "situation dramatique ", l’Etat a maintenant une "dette morale envers les salariés ".
Gérard Larcher, président UMP du Sénat, a dénoncé jeudi "l'improvisation " du gouvernement sur le dossier de l'écotaxe. "Vous ne pouvez pas prendre une telle décision sans consulter le Parlement, qui a mis en place l'écotaxe, qui en plus à la fois à l'Assemblée nationale dans une mission d'information, et au Sénat dans une commission d'enquête, s'est penché sur le dossier ", a-t-il ajouté.
Pour Denis Baupin, le député Europe-Ecologie Les Verts de Paris et vice-président de l'Assemblée Nationale, cette résiliation est logique, mais pose d'autres questions, notamment celle du manque à gagner. "Il faudra, à un moment ou à un autre, qu’il y ait vraiment la prise en compte des responsabilités des uns et des autres sur les erreurs qui ont été commises et qui ont abouti à ce qu’on peut appeler un fiasco ", ajoute-t-il.
En plus des 200 salarié-es #Ecomouv la France va perdre les milliers d'emplois liés aux travaux qui devaient être financés avec l´#ecotaxe
— Yannick Jadot (@yjadot) October 30, 2014
#Ecotaxe La rupture contractuelle avec Ecomouv est une sottise politique,juridique et budgétaire.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) October 30, 2014
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