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Semaine à risque pour les allergiques : la faute au bouleau

Conséquence du beau temps, une alerte au pollen touche une grande partie de la France cette semaine. Avec surtout un responsable : le pollen de bouleau.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Alerte aux allergies cette semaine sur une grande partie de la France. Le pollen de bouleau responsable. © MaxPPP)

Les yeux rougis, le nez qui coule, les éternuements, et les démangeaisons. Les allergiques ont remarqué le retour de ces symptômes, caractéristiques du rhume des foins. Une grande partie de la France est en "risque élevé " à "très élevé " cette semaine, selon le Réseau national de surveillance aéorobiologique, le RNSA. Cette association situe surtout le risque allergique maximal "de Strasbourg à Rouen en descendant jusqu'en Auvergne et Rhône-Alpe ", dans une carte publiée sur son site.

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  (Carte prévisionnelle des risques d'allergie pour cette semaine par le RNSA. capture d'écran du site pollens.fr)

Conséquences pour les personnes allergiques : "rhinites et conjonctivites, des éternuements, de la toux, et dans le pire des cas des crises d’asthme ", énumère Laëtitia Davranche, chargée d'études à l'Association pour la prévention de la pollution atmosphérique du Nord.

L’explosion du pollen "caméléon"

Le retour du beau temps après une période de pluie, combiné à l’absence de vent, provoque l’explosion de la diffusion de pollens dans l’atmosphère. "La particularité, cette semaine, constate Claude Delattre, responsable du Jardin des pollens dans la ferme du héron de Villeneuve d’Ascq, dans le Nord, c’est que tout le monde pollinise en même temps, les charmes, les frênes, les bouleaux, les platanes ."

Les pollens de bouleau n’en sont qu’à leur début, et ce sont eux, cette semaine, les responsables de plusieurs pics d’alerte dans le Nord du pays. Micaela Donna, allergologue à Paris, parle à son sujet d’un "pollen caméléon ".

"Les pollens de bouleau sont composés de telle façon qu’ils ressemblent aussi à d’autres arbres et peuvent rendre malades beaucoup de personnes. Ce pollen de petite taille peut se laisser entraîner loin par le vent et contaminer un large périmètre. Enfin, il provoque des allergies croisées"

"Certains pollens , explique l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, dans un rapport de janvier 2014, peuvent être impliqués dans des allergies croisées avec des allergènes alimentaires appartenant aux mêmes grandes familles protéiques constitutives des végétaux."  C’est le cas du bouleau avec les poires, les pommes, les pêches ou les abricots. Consommer ces aliments pour une personne allergique, c’est courir le risque d’augmenter les symptômes allergiques.

Les Français de plus en plus sensibles aux pollens

L’allergie au pollen concerne 10 à 20 % des Français, et varie selon l’âge. La sensibilité est plus forte "chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées", explique l’Anses. Selon l'agence, un adulte sur 3 et un enfant sur 5 seraient allergiques aux pollens. Un chiffre en augmentation depuis 20 ans.

Pour Michel Thibaudon, le directeur du RNSA, nous sommes plus exposés et plus sensibles qu’avant. Et il ne faut pas croire les villes épargnées par le phénomène.

"Même s’il y a plus de pollens à la campagne, le problème c’est qu’en ville, vient s’ajouter une synergie entre les pollens et la pollution qui modifient leur potentiel allergisant, et modifie surtout notre réactivité bronchique et notre sensibilité au pollen"

Michel Thibaudon, directeur du Réseau national de surveillance aérobiologique, sur le pic de pollen de cette semaine

Pendant le pic d'alerte, il est conseillé aux allergiques de suivre leur traitement anti-isthaminique, voire de consulter un médecin, et au quotidien de ​prendre une douche avant de se coucher, fermer les fenêtres en voiture, et ne pas mettre de linge à sécher dehors.

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