Suspension de l'écotaxe : applaudissements et colères
Pour la deuxième fois en un an, le gouvernement français a annoncé jeudi en un an la suspension "sine die" du dispositif de l'écotaxe, récemment réduite à un péage de transit poids lourds, en raison des difficultés liées à sa mise en oeuvre.Cette décision des ministres de l’Environnement et des Transports, Ségolène Royal et Alain Vidalies, ont suscité de nombreuses réactions. Les transporteurs routiers, qui devaient entamer lundi des actions de mobilisation contre ce projet, ont immédiatement annoncé la suspension de leur mouvement.
Emmanuelle Cosse "scandalisée"
"On peut dire qu'on a gagné, puisqu'on a enfin en face de nous deux ministres qui ont pris la mesure du sujet, (...) et que donc il fallait en sortir et trouver une solution ", a ainsi réagi Aline Mesples, présidente de l'OTRE, fédération à l'origine des manifestations qui avaient mené à la suspension de l'écotaxe à l'automne 2013.
Le député UMP des Côtes d’Armor, Marc Le Fur, s’est lui aussi félicité de la nouvelle, tout en espérant que cette suspension ne va pas justifier de nouveaux impôts. “Il y a le projet gouvernemental d’augmenter le prix du gasoil pour les particuliers, par exemple. Cela serait tout à fait inadmissible ”, explique l’élu.
Encore un report de la taxe poids lourds. Pourquoi tant de faiblesse face aux lobbies ? Les Français paieront les pots cassés.
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) October 9, 2014
“Je suis scandalisée parce que si cette écotaxe avait été mise en place, c'était surtout pour avoir une évolution du trafic routier, diminuer les pollutions et harmoniser au niveau européen ce qui se fait déjà dans d'autres pays. Et aujourd'hui, on arrête tout parce qu'il y a un ultimatum des routiers alors même qu'ils ont eu beaucoup de contreparties à cette écotaxe depuis 2009 ", a-t-elle expliqué.
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Les salariés d'Ecomouv', la société chargée de collecter l'écotaxe basée à Metz, se sont dits eux "abasourdis " et "dégoutés " par l'annonce de la suspension. "C'est une honte au regard des engagements du gouvernement ", a réagi Jacques Stirn, délégué CFDT chez Ecomouv'.
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