: Vidéo Si le barrage de Vouglans cédait, une vague de 12 mètres de haut submergerait plus de 50 villages
Après l'effondrement d'une partie du pont de Gênes, les grands ouvrages de béton vieux d'une cinquantaine d'années, même sous haute surveillance, n'inspirent pas forcément confiance. "Envoyé spécial" a enquêté sur le barrage de Vouglans, dans le Jura. Dans cet extrait, voyons si les communes de la vallée de l'Ain sont préparées en cas de rupture du barrage...
Le 14 août 2018, une partie du pont de Gênes s'est effondrée, faisant 43 morts. Une telle catastrophe peut-elle survenir en France ? D’autres gigantesques ouvrages de béton vieux de 50 ans sont-ils menacés ? "Envoyé spécial" a enquêté sur le barrage de Vouglans, dans le Jura, achevé en 1968. Avec ses 430 mètres de large pour 130 de haut, le barrage est sous haute surveillance. Voici un extrait d'un reportage diffusé le 13 septembre 2018.
Depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, la loi impose à EDF d'imaginer le pire des scénarios, par mesure de sûreté. Ce scénario catastrophe a été établi noir sur blanc dans un document officiel, chiffres et cartes à l’appui. Que se passerait-il à Vouglans dans le pire des cas, soit une rupture brutale du barrage combinée à une crue historique de l'Ain et du Rhône ?
"Un document qu'on enferme dans les placards"
Selon ce document, si le barrage de Vouglans cédait sous le poids des 600 millions de mètres cubes d’eau qu’il retient, une vague de 12 mètres de haut submergerait plus de 50 villages, envahissant la vallée de l'Ain.
Premier village menacé : Cernon, avec ses 230 habitants. Comme dans toutes les communes de la vallée, il existe un plan communal de sauvegarde. Mais celui-ci ne prévoit qu'une rupture progressive du barrage, qui laisserait le temps de s'organiser. Problème : ce plan d'urgence n'a jamais été testé.
Aucun exercice de simulation n'a été fait
La mairie de Cernon conserve bien dans ses placards un ensemble de "fiches réflexes", avec modalités de déclenchement du plan, données sur le village, cartes... Ces documents ont été étudiés sur ordinateur lors d'un conseil municipal, mais aucun exercice de simulation n'a jamais été fait, reconnaît le maire, Bernard Rude. Ni lui ni aucun maire de la vallée n'ont jamais réalisé le moindre exercice d'évacuation.
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