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Espagne : les dernières minutes avant le déraillement

L'examen des boîtes noires permet de reconstituer très précisément les instants qui ont précédé le déraillement du train, le 24 juillet dernier. L'on s'aperçoit que le convoi a déraillé alors qu'il roulait à 179 km/h, et que le conducteur venait de raccrocher au téléphone avec le contrôleur du bord - celui-ci a reconnu être l'auteur du coup de fil.

Guillaume Gaven

Radio France

Publié le 02/08/2013 13:49 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

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L'enquête sur le déraillement progresse à grand pas. Oui, le train circulait beaucoup trop vite pour négocier correctement le virage de Saint-Jacques de Compostelle. Il a déraillé, selon les enregistrements des boîtes noires, à 179 km/h. Le conducteur n'a déclenché le freinage d'urgence que quatre secondes plus tard, quand le train était déjà sorti des voies.

Le conducteur était bien au téléphone juste avant : le contrôleur, entendu comme témoin par le juge chargé de l'enquête, a reconnu être l'auteur du coup de fil. Il a raconté qu'il lui avait indiqué à quel quai s'arrêter à une prochaine gare, pour faciliter la descente d'une famille de passagers.

Voilà ce que les boîtes noires permettent d'apprendre :

à 20h39 et 6s, le train roule à 199 km/h quand le téléphone du conducteur sonne.à 20h39 et 15s, il décroche.la conversation dure - sans doute - jusqu'à 20h40 et 55s : le son de sa voix est entendu pour la dernière fois. Le train roule à 195 km/h .à 20h41 et 6s, le train déraille. Les boîtes noires enregistrent le bruit du train qui poursuit sa course à 179 km/h .à 20h41 et 10s, le frein d'urgence est actionné. Le train roule à 153 km/h .le bruit du déraillement s'éteint à 20h41 et 16s. Le conducteur a donc cessé de parler 11 secondes avant le déraillement, et n'a déclenché le freinage d'urgence que quatre secondes après.