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Affaire Luis Rubiales : ce qui attend le président de la Fédération espagnole de football dans les prochains jours, après avoir embrassé de force Jenni Hermoso

Le gouvernement espagnol a demandé au tribunal administratif des sports de se réunir lundi pour se prononcer sur l'avenir de Luis Rubiales.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Luis Rubiales s'exprime lors d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération espagne de football, le 25 août 2023, à Madrid, en Espagne. (EIDAN RUBIO / RFEF / AFP)

Il s'accroche à son poste, mais la justice pourrait le rattraper. Le président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, est embourbé dans plusieurs procédures administratives et judiciaires, après avoir embrassé de force et par surprise Jenni Hermoso, joueuse de l'équipe nationale espagnole, qui venait de remporter le Mondial de football, dimanche 20 août. Ce geste – qualifiable d'agression sexuelle dans le droit espagnol comme dans le droit français – a été dénoncé par la milieu offensif qui l'a déclaré "non consenti". Franceinfo fait le point sur les procédures qui attendent désormais le patron du football espagnol, qui a refusé de démissionner, provoquant une vague d'indignation dans toute l'Espagne.

Suspendu 90 jours par la Fifa, il est déjà visé par une procédure disciplinaire

Alors que l'étau se resserrait depuis plusieurs jours, Luis Rubiales a annoncé vendredi qu'il refusait de démissionner de ses fonctions lors d'une assemblée générale extraordinaire de la Fédération espagnole, provoquant un tollé. En réaction, la Fifa, l'instance dirigeante du football mondial, a annoncé samedi avoir "décidé de suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international". Cette suspension doit durer au moins 90 jours, dans l'attente de l'avancée des procédures ouvertes contre le dirigeant sportif de 46 ans. La Fifa interdit également à Luis Rubiales de contacter, directement ou à travers un tiers, Jenni Hermoso, la joueuse agressée. 

Jeudi, la Fifa avait déjà annoncé l'ouverture, par sa commission disciplinaire, d'une procédure contre le président de la RFEF. Les faits incriminés "pourraient constituer une violation des alinéas 1 et 2 de l'article 13 du Code disciplinaire de la Fifa", a précisé l'instance dans son communiqué. Cet article 13 cite les différentes infractions aux lois du jeu et les "comportements offensants et violation des principes du fair-play", dont le "comportement portant atteinte à l'image du football ou de la Fifa" ou encore les "infractions aux règles de base de la décence".

La Fifa a précisé qu'elle ne fournira "aucune information supplémentaire concernant cette procédure disciplinaire avant d'avoir rendu une décision finale". La Fédération espagnole a en outre convoqué une réunion extraordinaire des présidents des fédérations régionales lundi, selon plusieurs médias espagnols. Une incertitude demeure également concernant l'avenir de Luis Rubiales au sein de l'instance dirigeante du football européen, l'UEFA, dont il est l'un des vice-présidents. A ce stade, l'UEFA n'a toujours pas réagi à l'affaire qui secoue l'Espagne.

Une décision du Tribunal administratif des sports attendue lundi, il risque une amende ou l'inéligibilité

Le Conseil supérieur des sports espagnol, un organisme d'Etat, a de son côté déposé une requête devant le Tribunal administratif des sports espagnol (TAD) pour "deux possibles infractions très graves", peut-on lire dans un communiqué publié samedi. Le gouvernement espagnol a demandé au TAD de se réunir lundi pour se prononcer sur la suspension de Luis Rubiales, a précisé samedi le ministre des Sports, Miquel Iceta. "En ce qui nous concerne, ce sont les dernières heures de Rubiales", a-t-il assuré dans les colonnes du quotidien espagnol El Pais

Si le tribunal concluait à une faute, le Conseil supérieur des sports pourrait alors suspendre Luis Rubiales de ses fonctions au-delà des 90 jours fixés par la Fifa. "Les seules sanctions prévues par la loi des sports sont d'imposer une amende ou l'inéligibilité pour une période pouvant aller de deux à quinze ans", a détaillé dimanche l'avocat spécialiste du droit du sport, Toni Roca, dans un entretien à la télévision publique espagnole.

Le dirigeant du Conseil supérieur des sports, Victor Francos, avait déjà annoncé vendredi qu'il déposait une plainte motivée auprès du TAD, "afin qu'il puisse évaluer si ce qui s'est passé constitue, comme nous le pensons, une infraction grave."

Quatre plaintes ont été déposées et doivent encore être étudiées

Sur le plan pénal, Luis Rubiales faisait vendredi l'objet de quatre plaintes pour agression sexuelle reçues par le parquet espagnol, mais ces plaintes n'ont pas été déposées directement par Jenni Hermoso et doivent encore être étudiées.

Une de ces plaintes a été déposée le 23 août par le président de l'Ecole nationale d'entraîneurs de football d'Espagne (Cenafe), Miguel Ángel Galán, selon un courrier de la procureure Ana María Galdeano, cité par El Mundo. Y sont rapportés "des faits qui pourraient, le cas échéant, constituer un délit d'agression sexuelle", selon la procureure. "Je me suis dit que c'était un acte sexiste qui allait à l'encontre des droits des femmes", a-t-il justifié dans une interview pour le média ABC.

Le parquet provincial de Madrid a transmis au parquet du tribunal national cette plainte puisque les faits se sont déroulés en dehors du territoire espagnol (en Australie), ce qui relève de sa compétence, explique El Mundo.

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