Carmen Franco, fille unique du dictateur espagnol, est morte à 91 ans
Selon le quotidien "El Pais", la nonagénaire avait annoncé cet été qu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale.
La fille unique de Franco voulait bien admettre qu'il avait été un chef de famille autoritaire et machiste. Mais jusqu'à sa mort, vendredi 29 décembre, à l'âge de 91 ans, Carmen Franco aura défendu la mémoire du dictateur espagnol. Selon El Pais (en espagnol), la nonagénaire avait annoncé cet été qu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale.
Jusqu'à la fin de sa vie, Carmen Franco Polo est restée la présidente d'honneur de la Fondation nationale Francisco Franco, créée pour célébrer la figure du "Généralissime, Caudillo par la grâce de Dieu", mort de maladie en 1975 après trente-six ans au pouvoir.
"Mon père, c'est à l'histoire de le juger, pas à moi", s'est-elle justifiée cette année dans l'épilogue de la biographie autorisée (et romancée) écrite par la journaliste Nieves Herrero sur la base de conversations avec elle. "Quand on me dit qu'il était un dictateur, je ne le nie pas mais ça ne me plaît pas parce que c'est dit souvent comme une insulte alors que, pour moi, ça ne semble pas si grave."
"La fille du dictateur"
"Carmencita" –comme la surnommait la presse franquiste– fut élevée "dans du coton", mais confinée dans des casernes puis des palais où des gouvernantes françaises l'éduquèrent, a relaté sa biographe, soulignant que "jamais Carmen n'alla à l'école, jamais elle n'entra dans une cuisine".
Vainqueur en 1939 d'une guerre civile sanglante, Franco s'installa, avec sa femme et sa fille dotées du même prénom, dans une résidence royale près de Madrid : le palais du Pardo et son immense domaine. Après la mort de Franco en 1975, "la fille du généralissime" devint "la fille du dictateur".
Aujourd'hui, la famille se voit régulièrement reprocher de profiter de la fortune opaque du dictateur (dont un très grand nombre de biens immobiliers) que des journalistes évaluent en centaines de millions d'euros. "Carmen Franco a été l'administratice de tout ce qu'avaient volé son père et sa mère, une fortune qui n'était pas légale", dit Emilio Silva, un fondateur de l'Association pour la récupération de la mémoire historique. Un patrimoine dont Carmen assurait pourtant qu'il n'était "pas aussi spectaculaire que les gens le pensaient".
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