En Espagne, derrière l'affaire Dani Alves, le succès d'un protocole anti-agression sexuelle
Une juge espagnole a ordonné vendredi 20 janvier 2023 le placement en détention provisoire du footballeur brésilien Dani Alves pour l'agression sexuelle présumée d'une jeune femme, à Barcelone fin décembre. L'ex-international brésilien, âgé de 39 ans, nie les faits qui lui sont reprochés, de "délit présumé d'agression sexuelle", qui, dans le code pénal espagnol, comprend le viol. Les contradictions dans le discours du joueur et le risque de fuite à l'étranger ont été déterminants dans la décision de la juge.
C'est aussi la mise en place d'un dispositif par les autorités catalanes qui a permis cette interpellation. En effet, quelques instants après le viol présumé d’une jeune femme par l’international brésilien Dani Alves, dans les toilettes du carré VIP du Sutton, une célèbre boîte de nuit de Barcelone, la nuit du 30 au 31 décembre dernier, le protocole anti-agression sexuelle a immédiatement été déclenché. "La victime a été immédiatement prise en charge, elle a été isolée dans un endroit calme et la police a été appelée pour recueillir des preuves", détaille Joaquim Boadas, de la Fédération locale des discothèques.
Dans le cadre de ce dispositif, la nuit où se sont produits les faits, un examen médical a été pratiqué sur la victime âgée de 23 ans, qui a aussi remis ses vêtements à la police. Des prélèvements ont également été réalisés dans les toilettes de la discothèque. Intitulé No Callem ("On ne se tait pas"), le protocole comprend une formation pour tout le personnel, des agents de sécurité aux DJs en passant par les serveurs.
El protocol #NoCallem funciona. Inclús quan l’implicat és algú com Dani Alves.
— Barcelona En Comú (@bcnencomu) January 23, 2023
L’any 2015 vam crear la primera Regidoria de Feminismes i LGTBI de l’Estat per a fer coses com aquesta. pic.twitter.com/pnoX2KeEcY
Pour Laura Perez, la maire adjointe de Barcelone en charge des droits sociaux et du feminisme, sans ce dispositif, l’ancien joueur du PSG, du Barça ou encore des Pumas, placé en détention provisoire depuis près d’une semaine, serait toujours libre. "On constate dans cette affaire l’importance et l’efficacité de ce dispositif", explique-t-elle à franceinfo.
"On veut que toutes les femmes puissent profiter de la nuit et de la danse avec la même tranquillité que le font les hommes."
Laura Perez, maire adjointe de Barceloneà franceinfo
Les vidéos de surveillance ont également été remises à la police. Elles ont permis d’accréditer la version de la plaignante. Dani Alves, qui a changé plusieurs fois de version, risque une peine de 12 ans de prison.
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