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Erasmus fête ses 30 ans : quand "la bonne expérience" traverse les générations

Le programme Erasmus fête ses 30 ans avec les #ErasmusDays, vendredi et samedi, dans une dizaine de pays. Portrait d'une famille où les générations se sont construites à travers des expériences étudiantes à l'étranger.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Ana, Pedro et leur fille Maria ont tous connu une expérience étudiante à Paris grâce à Erasmus. (FAMILLE VIDAL-ARAGON)

Il a permis à 9 millions d'Européens de vivre une expérience à l'étranger. Le programme Erasmus fête ses 30 ans, vendredi 13 et samedi 14 octobre. Avec les #ErasmusDays, célébrés dans une dizaine de pays à travers des expositions, concerts et débats, l'idée est d'échanger autour du programme de mobilité européenne. Plusieurs générations ont pu en bénéficier, pour étudier mais aussi parfois pour trouver l'âme soeur. Portrait d'une famille dont l'histoire s'est écrite avec le programme Erasmus. 

Trois Espagnols pour 700 étudiantes françaises

Dans la famille espagnole Vidal-Aragon, le père, Pedro, est un des tout premiers espagnols à avoir expérimenté le programme Erasmus. En 1988, il est étudiant ingénieur à l'université de Comillas, à Madrid. Alors qu'il n'a quasiment jamais mis un pied hors d'Espagne et qu'il ne parle pas un mot de français, il tente l'aventure avec deux amis. Direction Paris...et l'École polytechnique féminine. "Il y avait 700 filles et on était trois Espagnols donc c'était une bonne expérience pour nous !", raconte Pedro en riant.

Pour les yeux, c'était très agréable...

Pedro, Espagnol parti en Erasmus en France en 1988

à franceinfo

L'accueil aussi est agréable puisque les étudiants étrangers sont alors encore assez peu nombreux. Pedro est donc très courtisé par des "petits groupes de trois ou quatre filles" : "toutes voulaient que les Espagnols leur fassent des tortillas de patatas, sangria, paella...". Tous les week-ends, il est invité un peu partout en France avec ses amis. "On allait à Bordeaux, Montpellier, Rennes... On est allé partout ! On a pu connaître réellement la culture française."

Vingt-quatre ans plus tard, leur fille tente l'aventure 

Pedro a tellement apprécié son séjour français qu'il est, dit-il, "tombé amoureux de la France". Il y reste cinq ans et tombe également amoureux d'une étudiante, Ana, une Madrilène, comme lui en séjour Erasmus. Les deux tourtereaux retournent en Espagne et, 24 ans plus tard, c'est leur fille, Maria, qui passe six mois à l'Essec, près de Paris. "Depuis que je suis petite, je sens que j'ai une affinité spéciale avec Paris", raconte la jeune femme, qui vient de terminer sa formation dans l'école de commerce.   

Maria et Erwann se sont connus à Madrid, quand Erwann y était en Erasmus. Maria est ensuite venue étudier à l'Essec, près de Paris. (FAMILLE VIDAL-ARAGON)

Contrairement à son père, Maria avait appris le français avant de venir. Elle avait aussi déjà voyagé dans de nombreux pays européens, ce qui ne l'a pas empêchée d'apprécier la plus-value d'Erasmus. "Mon école à Madrid, c'était plutôt théorique. En France, c'était plus pratique donc c'est très complémentaire." Et comme l'histoire aime à se répéter, Maria a retrouvé Erwann à Paris, jeune Français devenu son petit ami lorsqu'il était lui-même étudiant Erasmus à Madrid. 

Une expérience étudiante et humaine

Contrairement à Pedro, Erwann ne pense pas que la démocratisation d'Erasmus en ait fait perdre l'esprit durant ces 30 dernières années. "Je n'ai pas vraiment ce sentiment parce que l'expérience que j'ai eue à Madrid a vraiment été d'un côté une immersion avec l'Espagne, les Espagnols et les Madrilènes et d'un autre côté les relations avec les étudiants étrangers." Il a d'ailleurs expérimenté cela en vivant en colocation avec 11 autres étudiants à Madrid. "Je pense que les deux maintenant sont complémentaires."

Le reportage de Jérôme Jadot

Ce qui a surtout changé en 30 ans aux yeux de la famille Vidal Aragon, c'est l'efficacité des bourses attribuées aux étudiants qui partent à l'étranger via Erasmus. En 1988, Pedro avait dû lui-même financer son année à Paris, avant de recevoir par surprise le versement d'un pécule, un an plus tard.

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