Espagne : la sécheresse au cœur de la campagne pour les élections régionales et municipales
Selon le dernier baromètre du Centre de recherches sociologiques (CIS), publié en mai 2023, 89% des Espagnols sont préoccupés par la sécheresse. Le mois d’avril a été le mois le plus sec depuis 1961. Pour la première fois, le manque d’eau apparaît comme l’un des principaux problèmes pour les citoyens.
Le sujet s'est donc imposé sans surprise dans la campagne pour les élections régionales et municipales. "Face à la sécheresse, nous allons faire ce que nous avons fait avec la pandémie ou pendant la guerre : mettre toutes les ressources de l’État pour protéger notre secteur primaire. Le monde rural ne sera pas laissé pour compte", a promis le chef du gouvernement et leader du Parti socialiste, Pedro Sánchez, lors d'un déplacement à Puertollano, dans la région de Castille-la-Manche.
Un plan exceptionnel pour faire face à la sécheresse
Le gouvernement a débloqué une enveloppe de 784 millions d'euros, destinée aux agriculteurs et aux éleveurs. "Des mesures électoralistes", a dénoncé le chef de l’opposition et président du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo. "Les agriculteurs méritent plus de respect. On ne peut pas se souvenir d’eux seulement le jour du début de la campagne électorale. Je ne vais pas tenter de résoudre la crise de l’eau juste pendant la campagne. Je vais me consacrer corps et âme pendant quatre ans à la question de l’eau."
Au fil des meetings, les mesures et les promesses électorales se sont succédé à droite, comme à gauche. "L’irruption dans la campagne de questions telles que la sécheresse et la gestion de l’eau repose sur une stratégie politique très claire : celle d’un gouvernement qui veut s’approprier la protection de l’environnement", estime le politologue Juan Carlos Jiménez. "En outre, il veut que l’opposition, en particulier le Parti populaire, apparaisse comme une formation qui s’oppose ou qui nie le principe du changement climatique et des politiques environnementales.
"C'est [le problème de la sécheresse] un instrument de lutte entre les partis politiques".
Juan Carlos Jiménezfranceinfo
Mais ce bras de fer politique autour de la sécheresse agace certains électeurs comme Aurora. Selon elle, ce sont des discours stériles. "Je suis très en colère contre nos hommes politiques parce qu’ils parlent, ils parlent ... Mais ils doivent commencer à agir et à proposer des solutions. Nous avons un énorme problème avec la sécheresse. Ça ne me sert à rien, leurs paroles. Je veux des actes et je les veux maintenant !"
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