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Espagne : le Premier ministre Pedro Sanchez remporte les législatives, le parti d'extrême droite Vox entre au Parlement

Avec près de 29% des voix, le Parti socialiste espagnol obtient 123 sièges au Parlement. Un score insuffisant pour permettre au socialiste Pedro Sanchez de disposer d'une majorité absolue.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre et leader du Parti socialiste espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, salue des militants à l'extérieur du siège du parti, le 28 avril 2019 à Madrid (Espagne).  (BURAK AKBULUT / ANADOLU AGENCY / AFP)

Un paysage politique espagnol fragmenté. Le Premier ministre sortant, le socialiste Pedro Sanchez, a remporté les élections législatives en Espagne, dimanche 28 avril, avec près de 29% des voix et 123 députés, d'après le dépouillement de 99% des bulletins de vote. Ce score, nettement supérieur aux 85 sièges remportés aux législatives de 2016, ne permet cependant pas au Premier ministre de disposer d'une majorité absolue (176 sièges sur les 350 que compte le Parlement). 

"Le futur a gagné et le passé a perdu", a lancé Pedro Sanchez dimanche soir en proclamant sa victoire devant les militants au siège du Parti socialiste espagnol (PSOE) à Madrid. Le chef du gouvernement devra, faute de majorité, chercher des alliés pour diriger un pays divisé où l'extrême droite va entrer à la chambre, plus de 40 ans après la fin de la dictature de Francisco Franco. Le parti d'extrême droite Vox, qui avait recueilli 0,2% des voix il y a trois ans, a en effet remporté 24 députés.

Les conservateurs du Parti populaire (PP) ont quant à eux perdu la moitié de leurs sièges et retombent à 66 députés, contre 137 en 2016. Les libéraux de Ciudadanos ont réussi une belle percée, passant de 32 à 57 députés. D'après le ministère de l'Intérieur, le taux de participation a été de 75,78 %, soit neuf points de plus qu'en 2016.

Une majorité absolue possible avec les centristes

Arrivé au pouvoir en juin 2018 en renversant le conservateur Mariano Rajoy dans une motion de censure, Pedro Sanchez, 47 ans, sera donc obligé de bâtir une coalition qui s'annonce difficile pour continuer à gouverner. Il pourra compter sur l'appui de Podemos, qui remporte 42 sièges contre 67 en 2016, mais devrait avoir besoin du soutien de partis régionalistes – et donc, a priori, des indépendantistes catalans.

La Catalogne, où les séparatistes ont déclenché en 2017 la pire crise politique qu'ait connue l'Espagne en quarante ans, continue à hanter la politique espagnole. Le Premier ministre socialiste préférerait éviter d'avoir de nouveau besoin des indépendantistes catalans, qui l'ont contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter son budget.

Reste l'hypothèse d'une alliance avec Ciudadanos, dont le chef Albert Rivera avait pourtant juré de "chasser Sanchez du pouvoir". Ensemble, le PSOE et Ciudadanos ont la majorité absolue. Mais les militants socialistes ont mis en garde Pedro Sanchez contre cette tentation, en scandant "pas avec Rivera".

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