Cet article date de plus de deux ans.

Espagne : les anti-IVG pourront être condamnés à la prison pour "harcèlement"

Le harcèlement du personnel soignant sera puni des mêmes peines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Une manifestation contre le droit à l'avortement, le 27 mars 2022, à Madrid (Espagne). (OSCAR DEL POZO CANAS / AFP)

Le Sénat espagnol a adopté définitivement, mercredi 6 avril, une réforme du Code pénal permettant de condamner à la prison les militants anti-IVG coupables de "harcèlement" à l'encontre de femmes souhaitant avorter. Ils pourront écoper de peines allant de trois mois à un an d'emprisonnement ou à des travaux d'intérêt général pour avoir fait "obstacle à l'exercice du droit à l'interruption volontaire de grossesse" via "des actes gênants, offensifs, d'intimidation ou de pression". Le harcèlement du personnel soignant sera puni des mêmes peines.

Le parti socialiste du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, était à l'initiative de ce texte. Selon un rapport de l'Association des cliniques autorisées à pratiquer l'IVG datant de 2018, 89% des femmes voulant avorter en Espagne déclarent avoir été harcelées et 66% menacées.

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, mais ce n'est qu'en 2010 que le pays a légalisé l'IVG sans justification médicale jusqu'à 14 semaines après les dernières règles (aménorrhée). Avorter reste un droit semé d'embûches dans ce pays à forte tradition catholique, où l'objection de conscience des médecins est massive et où les mouvements anti-IVG sont très actifs. Ces groupes se réunissent fréquemment devant les cliniques pour tenter de convaincre les femmes de ne pas avorter en leur montrant des fœtus en plastique ou en les faisant monter dans des véhicules dotés d'un échographe.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.