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Euro-2012 : ce soir, Laurent Blanc veut enrayer "la belle machine" espagnole

Secouée par les échanges verbaux acerbes qui ont résonné dans son vestiaire après la défaite face à la Suède, mardi dernier, et fendillé son unité, l'équipe de France va devoir retrouver sa sérénité et ses moyens pour faire face à l'immense défi qui l'attend ce soir à Donestk. Les Bleus affrontent l'Espagne, championne d'Europe et du monde en titre, en quart de finale de l'Euro 2012.
Article rédigé par franceinfo
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La France ne s'était plus qualifiée pour le deuxième tour d'une phase finale depuis 2006. Mais sa défaite face aux Suédois (0-2), lors de son dernier match du premier tour, a plombé l'ambiance, d'autant que ce premier revers après 23 matches sans défaite jette les Bleus dans les pattes des Espagnols, ce qu'ils voulaient éviter.
Trois jours après les faits, le capitaine tricolore Hugo Lloris a estimé que l'incendie est circonscrit. "Dans notre vestiaire, il y a différents caractères ", a-t-il expliqué hier à Donetsk.

"Après la défaite, il y avait beaucoup de déception et il est tout à fait normal qu'il y ait des réactions à vif. Après, notre but à nous, c'est que cela dure le moins de temps possible, il était important d'évacuer ces mauvaises ondes, cela a été fait intelligemment. "

Le sélectionneur Laurent Blanc a reconnu hier qu'il a fallu "beaucoup s'impliquer " pour ramener le calme dans les rangs et focaliser ses hommes sur le prochain objectif. "Quoi qu'on en dise, même s'il y a eu des secousses après le match de Kiev, le paradoxe, c'est qu'on est qualifiés ", a assuré Blanc. "Il y a des réactions à chaud qui font que la température monte. En même temps, tu te dis: 'on a un match à préparer, fort intéressant, excitant contre l'Espagne '".

"Il faut jouer notre chance"

La déception des Bleus face aux Suédois a été d'autant plus forte qu'ils avaient rendu une très bonne copie lors du match précédent contre l'Ukraine (2-0). Pour Blanc, il y a "un coup à jouer " contre l'Espagne, à conditions de ne pas oublier ses devoirs collectifs comme face aux Suédois. "Si tu défends bien, si tu combats, si dans les vingt ou trente premières minutes tu démontres que, dans le jeu, tu es présent, tu vas avoir ta chance. Mais d'abord, il faut remplir ces paramètres, sinon tu risques d'être punis ".
"C'est vraiment une belle machine. Elle ne fait pas les résultats qu'elle fait depuis quatre ou cinq ans par hasard. Il n'y a pas photo entre eux et nous, mais il faut jouer notre chance ", a déclaré le sélectionneur.

Si le comportement des Bleus demeure encore une inconnue, les Espagnols, eux, ne vont rien changer à leur manière de procéder. Et s'il faut souffrir ensemble pour se qualifier et continuer de rêver d'un triplé historique, après leur succès à l'Euro 2008 et au Mondial 2010, ils y sont prêts.

Le pari tentant mais risqué du contre

Il serait tentant pour la France de jouer très bas et d'utiliser la vitesse de Franck Ribéry et de Karim Benzema pour porter le danger en contre. Il serait toutefois hasardeux de laisser trop de marge de manoeuvre aux Espagnols, sachant les doutes qui pèsent sur la solidité de la défense bleue. Surtout, celle-ci risque d'être amoindrie par l'absence de Philippe Mexès, le plus expérimenté des deux défenseurs centraux (29 sélections), qui sera suspendu. Il sera remplacé par Laurent Koscielny, qui ne compte que trois sélections, dont aucune en match officiel. Blanc préférerait que son équipe joue son propre jeu, mais sait l'Espagne beaucoup plus capable d'imposer le sien. Aussi cherchera-t-il un subtil équilibre en formant son équipe. "Il faudra certainement s'adapter à leur jeu, ce qui ne veut pas dire se priver de nos propres forces. Je vais essayer d'élaborer une équipe permettant de faire les deux ", a-t-il confié.

Le vainqueur de ce match affrontera en demi-finale le Portugal, mercredi soir à Donetsk.

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