"Je suis consciente de mon devoir et de ce qu’impliquent mes responsabilités" : la princesse Leonor, héritière du trône espagnol, a juré fidélité à la Constitution
C’est un anniversaire pas tout à fait comme les autres que vient de célébrer cette jeune Espagnole. Mardi 31 octobre, la princesse Leonor, héritière de la couronne d’Espagne, a fêté ses 18 ans : comme le veut la tradition, le jour même de son anniversaire, elle a prêté serment de fidélité à la Constitution, étape indispensable pour pouvoir succéder un jour à la tête de l'Etat à son père, le roi Felipe VI.
Accompagnée de son père et de sa mère, la reine Letizia, ainsi que de sa soeur, l'infante Sofia, Leonor de Bourbon a prêté serment devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire, une démarche à laquelle s'est prêté son grand-père, Juan Carlos Ier, en 1969 sous la dictature franquiste, puis son père en 1986 sous le régime de la démocratie.
Vêtue d'un élégant smoking blanc, Leonor a prêté serment sur le même exemplaire de la Constitution que son père, 37 ans avant elle, sous le regard attendri de celui-ci, en présence de la reine et devant la présidente de la chambre des députés, Francina Armengol. "Je jure de remplir fidèlement mes fonctions, de protéger et faire protéger la Constitution et les lois, de respecter les droits des citoyens et des communautés autonomes, et d'être fidèle au roi", a-t-elle déclaré avant d'être applaudie pendant plusieurs minutes par l'hémicycle. Visiblement ému, le souverain a ensuite embrassé sa fille.
"Cela signifie beaucoup pour moi"
Avant même ce passage obligé, la jeune femme avait bien conscience de son nouveau rôle : "Le 31 octobre, j’aurai 18 ans. J’aurai l’honneur de jurer fidélité à la Constitution. Cela signifie beaucoup pour moi, personnellement et institutionnellement. Je peux vous dire que je comprends très bien et je suis consciente de mon devoir et de ce qu’impliquent mes responsabilités", disait-elle, le 20 octobre dernier, lors de la cérémonie des prix princesse des Asturies 2023.
Ainsi, ses regards et ses sourires à un camarade de promotion lors de la Fête nationale le 12 octobre dernier ont été très commentés. Pilar Eyre, journaliste spécialisée, y a même consacré une vidéo, décryptant les moindres faits et gestes de Léonor : "Le Palais n’est pas content parce qu’on lui attribue un petit ami et ce n’est pas vrai, ou alors c’est vrai mais il ne faut pas le dire… Mais, moi, je considère que Leonor a été impeccable lors de cette journée. Elle l’est depuis qu’elle est petite et qu’elle lisait ses discours en plusieurs langues, toujours de manière impeccable. Elle est très responsable, elle n’est en rien arrogante, je lui trouve toute les qualités."
L'essentiel n’est pas que Leonor plaise aux journalistes, mais bien les Espagnols de sa génération, ceux qui seront ses sujets. Or, ces derniers sont réputés plus sensibles à l’option républicaine. Reste toutefois que la brève cérémonie - retransmise sur plusieurs écrans géants installés sur la place de la Puerta del Sol, au coeur de Madrid, ainsi que dans d'autres endroits de la capitale espagnole - a été suivie par une foule rassemblée aux alentours du Parlement, brandissant des drapeaux espagnols et lançant des "Vive l'Espagne" sur le passage de la famille royale.
Le roi émérite Juan Carlos Ier, grand-père de Leonor, n'a pas assisté à la cérémonie. Empêtré dans des scandales à répétition durant la dernière partie de son règne, il avait dû abdiquer en 2014 avant de s'exiler aux Emirats arabes unis en 2020. Il devrait, en revanche, assister à une cérémonie privée en fin de journée au palais du Pardo, à quelques kilomètres de Madrid.
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