Espagne : après cinq jours de violences, le gouvernement catalan réclame à Madrid des "négociations sans conditions"
Le président de la région, Quim Torra, veut que la question d'un référendum d'autodétermination puisse être abordée.
Les autorités régionales lancent un appel au gouvernement espagnol, après cinq jours de violences en Catalogne. Le gouvernement indépendantiste a demandé, samedi 19 octobre, à Madrid des "négociations sans conditions", afin de résoudre les tensions dans la région catalane, aggravée par la condamnation en justice de dirigeants indépendantistes.
"Nous exhortons le chef du gouvernement [le socialiste Pedro Sanchez] à fixer aujourd'hui même un jour et une heure pour nous asseoir à une table de négociation sans conditions, a déclaré le président régional, Quim Torra, dans une allocution solennelle. C'est sa responsabilité et son obligation."
En exigeant des négociations "sans conditions", Quim Torra veut que la question d'un référendum d'autodétermination puisse être abordée. "Cela fait longtemps que nous demandons ce processus de négociation pour une résolution politique d'un conflit politique. Aujourd'hui, c'est plus urgent que jamais", a-t-il ajouté. Madrid ne veut cependant pas entendre parler d'un éventuel référendum d'autodétermination.
"La violence n'a jamais été notre bannière"
Cet appel intervient au lendemain de la cinquième nuit consécutive de violences en Catalogne, au cours de laquelle 182 personnes ont été blessées et 83 interpellées lors d'affrontements entre manifestants et policiers. A Barcelone seulement, plus de 150 personnes ont été blessées après des heures d'affrontements au cours desquels les policiers ont tiré des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et utilisé pour la première fois un canon à eau, face à des groupes d'émeutiers lançant pierres et objets métalliques.
Quim Torra a appelé "à la responsabilité lors des prochaines manifestations" et souligné que "la défense des droits et libertés doit s'exprimer comme toujours, pacifiquement". "La violence n'a jamais été notre bannière et ne le sera jamais", a-t-il insisté, sans toutefois condamner explicitement les violences de la veille. Son numéro deux, Pere Aragones, a critiqué l'action de la police nationale, exigeant qu'elle agisse "de manière proportionnée, cohérente et opportune".
La police régionale aux ordres du gouvernement catalan, les Mossos d'Esquadra, a également été en première ligne ces derniers jours, utilisant balles de caoutchouc et canon à eau et suscitant les critiques des manifestants vis-à-vis de Quim Torra. Ce dernier est accusé d'étouffer des protestations qu'il encourage lui-même dans ses discours. Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a quant à lui appelé les dirigeants catalans à choisir le "chemin des institutions démocratiques".
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