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Espagne : l'extrême droite rassemble une centaine de milliers de manifestants contre un projet d'amnistie des indépendantistes catalans

Les protestataires refusent le projet d'amnistie négocié en ce moment par la gauche avec les partis indépendantistes de Catalogne, pour obtenir un appui à l'investiture du socialiste Pedro Sanchez à la tête du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un manifestant brandit une pancarte avec l'inscription "Stop Sanchez, élections maintenant !", lors d'une manifestation de l'extrême droite contre un projet d'amnistie pour les séparatistes catalans, à Madrid, le 29 octobre 2023. (OSCAR DEL POZO / AFP)

"L'Espagne n'est pas à vendre !", "Pas d'amnistie !", affichaient les pancartes. De nombreux manifestants, brandissant pour beaucoup des drapeaux espagnols, ont défilé dimanche 29 octobre à Madrid à l'appel du parti d'extrême droite Vox contre un projet d'amnistie des indépendantistes catalans. Une centaine de milliers de personnes ont participé à ce rassemblement, selon les autorités, plus de 100 000, a affirmé Vox sans autres précisions.

L'éventuelle amnistie est négociée par la gauche avec les partis indépendantistes de Catalogne, une région du nord-est de l'Espagne, pour obtenir leur indispensable appui à l'investiture du socialiste Pedro Sanchez aux fonctions de chef du gouvernement espagnol. Elle a surgi après les élections législatives du 23 juillet, à l'issue desquelles les socialistes sont arrivés en deuxième position derrière les conservateurs du Parti populaire.

La droite, sans majorité absolue, n'a pas réussi à constituer une coalition, ouvrant la voie à la formation d'un nouveau gouvernement de gauche. Mais Pedro Sanchez a besoin pour être reconduit au pouvoir du soutien au Parlement des partis indépendantistes catalans ERC (Gauche républicaine de Catalogne) et JxCat (Junts per Catalunya). Cette dernière est à l'origine d'une tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017. Son principal instigateur, Carles Puigdemont, a fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole.

Une amnistie "pour rester au pouvoir"

La demande d'une amnistie, qui pourrait bénéficier à plus de 4 000 personnes impliquées dans les événements de 2017 (la pire crise politique en des décennies en Espagne), est dénoncée par la droite et l'extrême droite, mais est aussi critiquée au sein même des socialistes. Elle a donné lieu ces dernières semaines à plusieurs manifestations de protestation.

Dimanche, les manifestants se sont regroupés sur la plaza de Colon aux cris d'"Envoyez Puigdemont en prison !". Devant la foule le chef de Vox, Santiago Abascal, a accusé Pedro Sanchez de menacer l'unité espagnole et de ne chercher une amnistie que "pour rester au pouvoir". "Quelle honte, quelle indignité, quelle trahison !", a-t-il lancé.

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