L'Espagne adopte définitivement une loi d'amnistie en faveur des indépendantistes catalans

Cette mesure phare du gouvernement de Pedro Sánchez permettra ainsi le retour des indépendantistes, dont le très médiatique Carles Puigdemont, en exil depuis la sécession avortée de 2017.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le 30 mai 2024 à Madrid (Espagne). (BURAK AKBULUT / AFP)

Une ultime session d'environ deux heures, dans une ambiance électrique et marquée par des insultes. Les députés espagnols ont définitivement adopté, jeudi 30 mai, une loi d'amnistie en faveur des indépendantistes catalans.

Cette mesure phare du gouvernement de gauche de Pedro Sánchez permettra ainsi le retour des indépendantistes, dont le très médiatique Carles Puigdemont, en exil depuis la sécession avortée de 2017. Le texte a été approuvé par 177 voix contre 172, la majorité absolue étant de 176.

Ce vote du Congrès des députés, où le Premier ministre Pedro Sánchez dispose de la majorité absolue grâce à l'appui des deux partis indépendantistes catalans, est l'aboutissement d'une longue bataille qui a dominé et radicalisé la vie politique espagnole depuis les élections de juillet 2023.

Un combat pour l'indépendance qui continue

Les députés avaient déjà adopté le projet de loi d'amnistie le 14 mars, mais le Sénat, contrôlé par l'opposition de droite, y avait mis son veto deux mois plus tard, renvoyant le texte à la chambre basse, qui a donc eu le dernier mot. Le Parti populaire, principale formation d'opposition, et le parti d'extrême droite Vox ont livré un dernier baroud d'honneur avant le vote, dénonçant une "corruption politique".

Pour leur part, les deux partis indépendantistes catalans ont averti que cette amnistie n'était pas la fin de leur combat pour l'indépendance, mais une simple étape. Ce vote est "une bataille dans le conflit qui existe depuis des siècles entre les deux nations", la catalane et l'espagnole, a déclaré la porte-parole du parti de Carles Puigdemont (Ensemble pour la Catalogne), Miriam Nogueras, évoquant "un jour historique".

Son homologue Gabriel Rufián, de Gauche républicaine de Catalogne (ERC), l'autre parti indépendantiste catalan, a averti que le "prochain arrêt" sur la voie menant à l'indépendance était l'organisation d'un référendum.

De son côté, le Premier ministre espagnol affirme que l'amnistie vise à mettre fin à l'instabilité née de la tentative avortée de la Catalogne de proclamer unilatéralement son indépendance en octobre 2017, lorsque le gouvernement régional était dirigé par Carles Puigdemont, qui vit depuis en exil. "En politique comme dans la vie, le pardon est plus puissant que la rancœur", a commenté Pedro Sánchez sur le réseau social X. "L'Espagne est aujourd'hui plus prospère et plus unie qu'en 2017", a-t-il ajouté.

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