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Allemagne : le Parlement vote le salaire minimum

8,50 euros brut de l'heure : conservateurs et sociaux-démocrates se sont mis d'accord la semaine dernière sur le tarif. La réforme a été adoptée aujourd'hui au Bundestag. Mais des dérogations seront accordées, qui suscitent la colère des syndicats.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("Pas de salaire à moins de 8,5€ de l'heure", proclame cette pancarte © MaxPPP)

Un salaire minimum en Allemagne... enfin. Les négociations ont été bien longues, mais la réforme a été votée aujourd'hui au Bundestag, la chambre basse du Parlement. Cinq cent trente-cinq des six-cent un votants ont approuvé le projet. Pour entrer en application, le texte de loi devra encore être approuvé par la chambre haute. Le salaire minimum, c'est  l'un des projets phare des sociaux-démocrates du SPD, qui en avaient même fait une condition à leur participation à la coalition gouvernementale. Ils sont (en partie) exaucés.

Un accord a finalement été trouvé la semaine dernière, entre les conservateurs et les sociaux-démocrates. A compter du 1er janvier 2015, le salaire minimum sera de 8,5 euros brut de l'heure (il est à 9,53 euros en France). Mais beaucoup de dérogations sont prévues, plus qu'initialement, ce qui suscite déjà la colère des syndicats.

Ces "arrangements de transition", selon la terminologie officielle, prévoient que certains secteurs seront autorisés à retarder la mise en oeuvre de ce salaire minimum pendant deux ans, jusqu'en 2017. A l'origine, plusieurs catégories de salariés - les moins de 18 ans, les chômeurs de longue durée, les stagiaires. Mais les exceptions ont été élargies : les agriculteurs ont obtenu des aménagements pour leurs saisonniers, les éditeurs ont fait de même pour les livreurs de journaux...

Polémiques sans fin

Si l'adoption de la réforme au Parlement ne fait aucun doute, elle continue de faire couler beaucoup d'encre, dans un pays où, traditionnellement, les salaires étaient fixés, branche par branche, par les partenaires sociaux. Le patronat, ainsi estime que la réforme va coûter très cher, et qu'elle va forcer les employeurs à délocaliser, ou à augmenter leurs prix.

Les Verts, eux, critiquent une réglementation "gruyère", "Le travail c'est du travail, et payer certaines catégories moins que d'autres est discriminatoire", dénonce la fédération syndicale DGB.

Reste que, selon le SPD, ce sont quatre millions de salariés qui seront plus payés le 1er janvier prochain, et un million de plus le 1er janvier 2017.

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