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Allemagne : Angela Merkel échoue à former une nouvelle coalition, plongeant le pays dans une crise politique

Au pouvoir depuis 2005, la chancelière a remporté les dernières élections législatives, mais avec le pire score pour son parti conservateur depuis 1949.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime après l'échec des négociations gouvernementales, dimanche 19 novembre 2017, à Berlin (Allemagne). (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

C'est la plus grave crise politique qu'Angela Merkel rencontre en douze ans de pouvoir. La chancelière allemande a "déploré", dimanche 19 novembre, l'échec des négociations qu'elle mène pour former un gouvernement, estimant qu'un accord aurait été possible avec un peu plus de volonté de compromis. Depuis plus d'un mois, la dirigeante tentait de former une coalition inédite au plan national, entre son parti, la CDU-CSU, les libéraux, et les écologistes.

La première puissance économique européenne se prépare donc à plusieurs semaines ou mois de paralysie politique. Les Allemands pourraient même retourner aux urnes début 2018, alors qu'ils viennent fin septembre d'élire leurs députés. Au pouvoir depuis 2005, Angela Merkel a remporté ces dernières législatives, mais avec le pire score pour son parti conservateur depuis 1949, dans un contexte de percée de l'extrême droite. Cette situation, ajoutée au refus des sociaux-démocrates de continuer à gouverner avec elle, la prive de majorité évidente au Bundestag.

Des "semaines difficiles à venir"

Après plus d'un mois de tractations laborieuses et un dernier week-end marathon, les libéraux ont jeté l'éponge dimanche soir, jugeant les positions des uns et des autres trop antagonistes. "Il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner", a déclaré le président du parti à la presse. Il a aussi jugé qu'il n'y avait pas de "positions communes et de confiance mutuelle" suffisantes pour envisager un gouvernement de ce type pendant quatre ans.

Les tractations ont principalement buté sur la question de l'immigration et des suites de la politique généreuse d'accueil des demandeurs d'asile de la chancelière allemande. Les partis n'ont pas réussi à s'entendre sur un plafonnement du nombre de demandeurs d'asile, ni sur la question de savoir si tout ou une partie seulement des réfugiés devaient avoir droit au regroupement familial en Allemagne. Les questions environnementales ont constitué l'autre grand sujet de discorde entre les écologistes et les autres partis.

Dans l'immédiat, Angela Merkel doit continuer à diriger, comme elle le fait depuis un mois, un gouvernement qui se contente de gérer les affaires courantes et ne peut donc prendre aucune décision majeure. La chancelière a néanmoins promis de "tout faire pour que ce pays soit bien dirigé au cours des semaines difficiles à venir". Mais cette crise pourrait à terme signer la fin de sa carrière politique. 

De nouvelles élections en perspective

Quelle issue désormais pour le pays ? Angela Merkel a déclaré vouloir consulter lundi le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, à qui la Constitution confère un rôle-clé pour les choix à venir. La Constitution ne fixant pas de limite pour la formation d'un gouvernement, Angela Merkel peut en principe, après une pause, faire une nouvelle tentative de coalition avec les quatre partis. Mais la tâche s'annonce rude.

Elle peut aussi essayer de convaincre les sociaux-démocrates de revenir sur leur refus de gouverner avec elle. Mais le SPD ne cesse de réitérer son souhait de faire une cure d'opposition. La chancelière a pour le reste rejeté l'idée de se faire élire pour un quatrième mandat à la tête d'un gouvernement minoritaire.

Reste donc l'issue la plus probable : de nouvelles élections. Dans un pareil cas de figure, Angela Merkel aura toutes les peines à convaincre son parti de la laisser mener la bataille.

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